Quel service de secours pour La Réunion de demain ? Sept organisations syndicales du SDIS de La Réunion s’inquiètent d’une "capacité opérationnelle altérée". Les soldats du feu dénoncent notamment une "mauvaise gestion des ressources humaines", qui pénalise voire empêche les interventions.
Ce vendredi 19 juillet, lors d’une conférence de presse, ils ont demandé une table ronde avec l’Etat et les collectivités pour leur permettre de mener à bien leurs missions.
"La fragilité opérationnelle du SDIS"
Michel Gonot, l’un des porte-paroles de l’intersyndicale parle "d’une fragilité d’extrême des capacités opérationnelle du SDIS". Selon lui, les "53 000 interventions par an se passent bien, mais il ne faut pas se contenter de ça".
"L’équilibre est fragile", et "les conditions de travail sont dégradées". "En cas de catastrophe majeure, nous serions dans l’incapacité de faire face", assure-t-il.
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Des incidents ces derniers mois
Les soldats du feu ont en mémoire les incidents des mois de mai et juin. A la Plaine des palmistes, lors d’une intervention sur un incendie, un sous-effectif a fait deux blessés. A Sainte-Rose, un camion n’avait pas pu sortir de la caserne pour éteindre un feu d’habitation. Là encore, il manquait un effectif.
"Ces événements sont symptomatiques d’un état chronique du SDIS, sur lequel les organisations syndicales interpellent depuis déjà un certain nombre d’années, rappelle Michel Gonot, l’un des porte-paroles de l’intersyndicale. Il y a un manque d’effectifs et un manque de répartition des effectifs sur le territoire".
Un manque d’effectifs
Selon l’intersyndicale, il y a aussi un "manque d’effectif sur certains niveaux d’emploi". "Lorsqu’un fourgon incendie ne peut pas intervenir parce qu’il n’y pas de conducteur d’engin vous altérez la réponse opérationnelle du SDIS", souligne Michel Gonot.
Selon l’intersyndicale, si la majorité des interventions se passent bien aujourd’hui c’est surtout grâce "aux agents du SDIS qui rendent un service public et font que l’administration fonctionne au quotidien malgré des conditions dégradées".
Le problème de l’absentéisme record
L’intersyndicale réclame aussi une enquête sur les causes de l’absentéisme qui paralyse le SDIS.
Elle déplore un "taux d’absentéisme record depuis plusieurs années, avec 38 383 jours d’arrêt maladie en un an, c‘est énorme". "Nous demandons une enquête sur les risques psychosociaux afin de déterminer ce qu’il se passe dans cet établissement pour pouvoir se doter d’une politique de prévention des risques", ajoute Michel Gonot, un des porte-paroles de l’intersyndicale.
L’an dernier, le niveau a atteint 190 équivalents temps plein soit 20% de la capacité opérationnelle.