Il ne reste rien de la maison familiale. Lundi dernier, Nathanaëlle Bertil et sa famille ont vu leur maison partir en fumée, non loin de l’Anse des Cascades à Sainte-Rose. Ils ont perdu les souvenirs d’une vie entière.
"Je travaille à côté de la maison, explique Nathanaëlle. En arrivant à la véranda, j’ai vu de la fumée sortir, j’ai éteint le compteur électrique et de suite j’ai appelé les pompiers. Il était 13h13".
Intervention des pompiers de Saint-Benoît et Saint-Philippe
Prévenus, les pompiers de Sainte-Rose n'ont pas pu intervenir. Il a fallu faire appel à ceux des communes voisines. En attendant, les minutes s’écoulent, les flammes se propagent, la maison est réduite en cendres.
"Au début, le feu était localisé à la véranda et il s'est propagé au reste de la maison, raconte Nathanaëlle, la fille du propriétaire. A 13h25, je les ai rappelés en leur demandant "vous faites quoi parce que ma maison est en train de bruler ?""
Pas d'eau aux bouches à incendie
Nathanaëlle Bertil raconte que vers 13h40, les pompiers de Saint-Benoît et Saint-Philippe sont arrivés sur place. "C’était déjà trop tard, souffle-t-elle. La maison était dévastée". Pour la famille, les secours ont trop tardé. En arrivant sur l'incendie, il a aussi été difficile pour eux de trouver de l’eau.
"Les bouches d’incendie ne fonctionnaient pas, pourtant il y en avait une à 300 mètres, ils ont dû monter encore plus loin pour trouver de l’eau et en attendant le feu continuait", raconte le propriétaire, Philibert Bertil, le père de Nathanaëlle.
Pas de conducteur poids lourd à la caserne de Sainte-Rose
Ce lundi-là, à la caserne de Sainte-Rose, il n’y avait pas de conducteur de poids lourd pour le camion incendie, reconnaît la direction du SDIS de La Réunion. Mais sur les feux d’habitation, ce sont toujours deux casernes qui partent en intervention simultanément, comme cela fût le cas ce jour-là, rappelle-t-elle.
Les bouches incendie sous la responsabilité des communes
Au sujet du manque d’eau, le colonel Frédéric Leguillier, directeur du SDIS de La Réunion, confirme que la première bouche incendie n’était pas alimentée en eau.
"La responsabilité du SDIS est d’assurer des moyens opérationnels, ce que nous avons fait ce jour-là, assure le directeur. En revanche, les bouches et poteaux d’incendie sont de la responsabilité des communes. Les pompiers utilisent les points d’eau mis à disposition et ce jour-là, plusieurs points d’eau n’étaient pas disponibles".
Il reviendrait donc à la commune de veiller à la disponibilité de ces points d’eau. Une procédure judiciaire est en cours. En attendant de retrouver un toit, la famille Bertil loge où elle le peut.