Huit vaches laitières de la race Prim'Holstein sont arrivées ce matin à La Réunion. Des vaches en provenance de l'Hexagone qui sont destinées à un élevage de la Plaine des Cafres.
Cela faisait 15 ans que cela n'était pas arrivé. L'importation de ces animaux était interdite par la préfecture pour des raisons sanitaires. En cause, la leucose bovine qui gangrène le cheptel péi.
Assainir le cheptel au plus vite
L’enjeu de ce retour des vaches métropolitaines est double. Outre l’augmentation de la production laitière. Ces importations doivent permettre d’accélérer l’assainissement du cheptel réunionnais. C’était une demande formulée par Emmnanuel Macron lors de sa visite à La Réunion en octobre 2019.
Une importation donc millimétrée et encadrée. " En quarante ans de métier, je n’ai jamais eu un tel cahier des charges d’imposé, et pourtant dieu sait que nous exportons avec des pays ou sociétés avec de très hautes exigences " confie Charles Adrian, le directeur général de la SICALAIT.
Dès le premier sabot posé sur le sol réunionnais, ces vaches ont été placées en quarantaine avant d'intégrer l'exploitation d'un éleveur de la Plaine des Cafres. Elles seront suivies quotidiennement par des vétérinaires et subiront une série de tests.
1 000 vaches laitières sur trois ans
Dans un mois, 72 vaches métropolitaines seront livrées par lot de huit dans 9 avions de ligne. L'objectif étant de " gérer cette première introduction de manière sereine " poursuit-il. La SICALAIT a ainsi fait le choix d'écarter l’option d’un avion-cargo qui aurait permis l'acheminement de160 bêtes en un seul trajet.
La coopérative agricole projette in fine d’importer environ un millier de bêtes dans le département, sur une période de trois ans. Ce qui devrait permettre aux éleveurs péi d’augmenter considérablement leur production. Actuellement, La Réunion ne produit qu’un cinquième à peine du lait consommé localement.
Le spectre de la leucose bovine
Une réintroduction des ruminants de l'Hexagone alors que la leucose n’est toujours pas éradiquée à La Réunion. Emmanuel Macron avait pourtant fixé l'objectif de 2023 pour la disparition de cette maladie dans l'île. Un objectif impossible à atteindre, selon Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER.
" La moitié des bêtes à La Réunion sont atteintes de la leucose bovine. L’élimination se fait au fur et à mesure. Si on décide d’éliminer l’ensemble des bêtes leucosées à La Réunion, il n’y aurait plus d’éleveurs ".