Jamais la justice réunionnaise n’avait pris une telle position dans le dossier de la leucose bovine. Hier, la chambre civile de la cour d’appel de Saint-Denis a rendu un arrêté reconnaissant la responsabilité de la Sicalait dans la contamination de l’élevage de Joseph Payet.
•
C’est la première fois qu’une juridiction rend un tel verdict. La chambre civile de la cour d’appel de Saint-Denis a rendu un arrêt qui condamne la Sicalait à indemniser Joseph Payet, un éleveur du Petit Tampon.
La coopérative laitière est ainsi reconnue comme responsable de la contamination par la leucose bovine du cheptel de l’éleveur. Il était le dernier dont la procédure n’avait pas fini dans une impasse.
Après 15 ans de bataille judiciaire, le préjudice de l’éleveur est désormais reconnu, mais les dommages sont importants. Son avocate, Me Amel Khliffi-Ethève :
Au final, Joseph Payet aura dû vendre sa propriété pour pouvoir rembourser les emprunts bancaires contractés pour faire vivre son exploitation. Une exploitation dont l'activité s’est malgré tout arrêtée en 2003.
Reportage de Patrick Smith et Loïs Mussard.
Un pas important vient ainsi d’être franchi quand on sait la difficulté à faire reconnaître l’impact de la maladie sur la survie des animaux. La question de la leucose bovine est un sujet particulièrement sensible dans l’île.
Pour preuve, elle fut même l’un des thèmes de la visite du président de la République, en octobre dernier. Emmanuel Macron avait alors annoncé le déploiement à venir d’un plan de sécurité sanitaire globale pour les élevages et un " plan zéro leucose ".
Les opérations séduction se multiplient afin de convaincre quant à une consommation sans risques du Bœuf péi. Ce samedi 16 novembre, un barbecue gratuit était ainsi organisé sur le Barachois à Saint-Denis par " l’association des éleveurs fiers et passionnés de La Réunion ".
La coopérative laitière est ainsi reconnue comme responsable de la contamination par la leucose bovine du cheptel de l’éleveur. Il était le dernier dont la procédure n’avait pas fini dans une impasse.
Une longue bataille
Depuis des années, l’homme se bat pour faire reconnaître la responsabilité de la Sicalait. En 2008, Joseph Payet entame une procédure contre la coopérative, mais se voit débouté de ses demandes par le tribunal de Saint-Pierre en 2016. Il fait alors appel.Après 15 ans de bataille judiciaire, le préjudice de l’éleveur est désormais reconnu, mais les dommages sont importants. Son avocate, Me Amel Khliffi-Ethève :
" C’est une victoire pour Mr Payet qui depuis des années tente de démontrer que contrairement à ce qu’on a fait croire ce n’est pas un mauvais éleveur, ce n’est pas un éleveur qui maltraitait son cheptel. "
Au final, Joseph Payet aura dû vendre sa propriété pour pouvoir rembourser les emprunts bancaires contractés pour faire vivre son exploitation. Une exploitation dont l'activité s’est malgré tout arrêtée en 2003.
Reportage de Patrick Smith et Loïs Mussard.
Reconnaissance de la leucose bovine à La Réunion
Au côté de Joseph Payet et d’autres éleveurs, l’ADEFAR (Association de défense des agriculteurs de La Réunion) se bat depuis 13 ans pour dénoncer cette crise sanitaire. Pour sa présidente, " on a la certitude que la Sicalait a la responsabilité de la contamination de l’élevage de Mr Payet ".Un pas important vient ainsi d’être franchi quand on sait la difficulté à faire reconnaître l’impact de la maladie sur la survie des animaux. La question de la leucose bovine est un sujet particulièrement sensible dans l’île.
Pour preuve, elle fut même l’un des thèmes de la visite du président de la République, en octobre dernier. Emmanuel Macron avait alors annoncé le déploiement à venir d’un plan de sécurité sanitaire globale pour les élevages et un " plan zéro leucose ".
Un coup dur pour le bœuf péi ?
Si la Sicalait a fait savoir qu’elle ne commenterait pas la décision judiciaire rendu à son encontre, elle a cependant fait part de son intention de se pourvoir en cassation. De son côté, la Sica Révia, filière viande cette fois, elle aussi impactée par la crise de la leucose bovine, poursuit ses efforts pour rassurer les consommateurs.Les opérations séduction se multiplient afin de convaincre quant à une consommation sans risques du Bœuf péi. Ce samedi 16 novembre, un barbecue gratuit était ainsi organisé sur le Barachois à Saint-Denis par " l’association des éleveurs fiers et passionnés de La Réunion ".