L’audition, ce jeudi 24 novembre 2022, de Ketakandriana Rafitoson, directrice de Transparency International, ne pouvait pas passer inaperçue, écrit Midi-Madagascakar qui titre en une : "Plainte des exportateurs de litchis : Forte mobilisation des partenaires internationaux pour soutenir Ketakandriana Rafitoson".
Cette convocation rapide, fait suite à la plainte pour dénonciation calomnieuse, dénonciation abusive et dénigrements du Groupement des Exportateurs de Litchis de Madagascar. Ces derniers ont réagi suite aux alertes argumentées dont sont saisis le pôle anticorruption malgache et le parquet financier de Paris.
Cette démarche judiciaire de Transparency a été initiée par des importateurs français qui dénoncent des irrégularités dans les appels d’offres du GEL en charge de la vente des litchis malgaches. Deux d’entre eux suspectent des malversations dans le cadre de ces exportations.
Logiquement, la cellule de Transparency International de Madagascar a saisi, les Procureurs spécialisés dans les affaires financières pour faire toute la lumière.
Une audition précipitée ?
Comment savoir, si Ketakandriana Rafitoson et son bras droit, Dominique Rakotomalala ont éventuellement commis un délit, sans enquête ? La bonne fois affichée par les exportateurs de litchis ne signifie pas que les mis en cause ont effectué des dénonciations calomnieuses.
Le 11 novembre dernier, au lendemain des plaintes à Madagascar et à Paris, Madagascar-Tribune faisait le point sur les points aigus dans la gestion du Groupement des Exportateurs de Litchis de Madagascar.
Deux entrepreneurs français dénoncent l’absence d’appel d’offres et de mise en concurrence : "cette association a simplement attribué à deux entreprises françaises des droits exclusifs d’exportation de litchis de Madagascar vers l’Union Européenne entre 2011 et 2021". En contrepartie, les heureux bénéficiaires du marché auraient : "payé des cotisations à l’association". Ces transactions auraient été menées par une société-écran via l’île Maurice.
Bref, ces affaires financières ne se règlent pas en deux auditions. Seule la justice à les moyens d'enquêter et de vérifier si ces présumés délits en col blanc existent.
Les chancelleries mobilisées
Ces auditions auraient pu échapper aux médias internationaux, s’il n’était pas question de Transparency International. Non, seulement la directrice est connue, mais elle est également reconnue pour son travail. La chercheuse, politologue en charge de l’Organisation non-gouvernementale à Madagascar a des appuis en Europe, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne entre autres…
Les ambassadeurs des pays occidentaux ont été alertés par les membres de la société civile venus manifester devant le palais de justice. L’ambassadeur britannique, David-William Ashley, a écrit sur Twitter : "Nous nous opposons à toutes les actions visant à nuire aux efforts de transparence", dans la foulée, la représentation européenne publiait sur Facebook s’opposait à : "toute action qui pourrait affaiblir ou serait de miner la lutte contre la corruption et la redevabilité", nous apprend Midi-Madagascar. Enfin en milieu de matinée, les ambassades des Etats-Unis, de la France et de la Norvège, Allemande et Britannique publiaient un communiqué conjoint et officiel.
Les deux responsables de Transparency International sont ressortis libres du tribunal, mais la vigilance est désormais de mise sur le plan international.