"Encore une année noire du logement" : c'est ainsi qu'Erick Fontaine, l'administrateur de la CNL Réunion, qualifie l'année 2023 qui vient de s'achever.
Et pour cause, moins de 1 700 logements livrés à La Réunion, soit beaucoup moins que le quota prévu, dit-il. Ce manque criant de logements, déjà observé l'année précédente, n'a fait que se confirmer en 2023, mais s'est aussi combiné à des loyers toujours plus élevés, jusqu'à devenir inabordables pour certains salariés, même sur le parc social.
Les précisions d'Erick Fontaine de la CNL sur Réunion La 1ère :
"Des salariés qui dorment dans leur voiture"
Les conséquences sont alarmantes, selon la Confédération nationale de logement. "On a désormais cette exclusion des salariés en CDI", observe d'un oeil très inquiet Erick Fontaine. "On ne peut pas accepter cette Réunion des salariés qui dorment dans leur voiture", dit-il.
Des gens qui veulent un logement plus petit
Autre problème sur lequel il souhaite attirer l'attention des bailleurs sociaux, c'est l'inadéquation des logements avec les besoins des occupants. "On a ce problème des gens qui sont dans des grands logements, vont partir à la retraite et se disent qu'ils ne pourront plus le payer, et veulent un logement plus petit", ajoute Erick Fontaine.
146 immeubles récents mais indécents
Les logements insalubres et indécents eux, n'ont pas disparu du paysage. Selon les chiffres de la CNL, à l'heure actuelle, La Réunion compte 146 immeubles dont un ou plusieurs appartements présente des signes d'indécence, alors qu'ils sont neufs ou ont moins de dix ans. Ce sont "800 à 900 millions d'euros qui ont été dépensés pour ces immeubles neufs" s'insurge l'administrateur de la CNL.
Cyclone Belal : des entrées d'eau dans les logements
Pire encore, le récent cyclone Belal a révélé des problèmes supplémentaires, au sein d'immeubles qui n'avaient pas été signalés jusqu'ici. Façades et toitures d'immeuble qui se sont envolées, habitations inondées... "On n'a pas un bilan définitif, mais un nombre extrêmement important de locataires qui a eu des entrées d'eau par les portes, les fenêtres, les toits..." rapporte Erick Fontaine.
"On a vu énormément d'immeubles impactés, des locataires en train de faire tenir des portes avec des frigidaires, énormément d'eau dans les appartements. Nous sommes inquiets car ça laisse transparaître des logements mal conçus, des immeubles mal orientés".
Erick Fontaine, administrateur de la CNL
Il pointe notamment du doigt des joints mal faits aux fenêtres, ou encore des erreurs de conception qui font que bien des portes d'entrées soient à ciel ouvert, non protégées de la pluie, et source d'intérieurs inondés. Une aberration quand on vit à La Réunion, considère Erick Fontaine.
Des sinistres à déclarer aux assurances
Comme beaucoup de Réunionnais, la CNL attend désormais que le décret de catastrophe naturelle soit publié. A partir de ce moment, les sinistrés auront un délai de 30 jours pour déclarer les dommages liés au cyclone à l'assurance. Erick Fontaine rappelle que beaucoup de locataires du social ont signé des contrats d'assurance auprès des bailleurs : il faut dans ce cas contacter ces derniers pour s'informer des garanties posées. La confédération suivra de toute façon ce sujet sensible de très près.