Le projet de loi sur l’immigration défendu par le gouvernement était soutenu par la droite et l'extrême droite, après un compromis scellé entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire hier après-midi, mardi 19 décembre 2023.
Dans le détail, 349 députés ont voté pour le projet de loi sur l’immigration, 186 se sont prononcés contre et 42 se sont abstenus ou n'ont pas pris part au vote. 6 députés réunionnais ont voté contre, qualifiant cette loi de “déshonneur pour La France et la République”. De son côté, la députée de la troisième circonscription, Nathalie Bassire, s’est abstenue.
“Nous allons saisir le Conseil constitutionnel”
Pour Philippe Naillet, député socialiste de la première circonscription, ce texte “va aggraver la situation de la France, il est éminemment raciste et il tourne le dos aux valeurs de la République”.
“Nous, députés socialistes et autres élus de gauche, nous allons saisir le Conseil constitutionnel dans les prochains jours.
Philippe Naillet - député de La Réunion
“Le mardi 19 décembre 2023, c’est un jour de déshonneur. Ce qui s’est passé hier soir est extrêmement grave. Ce sont les thèses et le programme du Rassemblement National (RN) qui ont été repris par la majorité présidentielle", déplore Philippe Naillet.
"Victoire pour l'extrême-droite et la droite"
"Lorsque vous décidez de la déchéance de nationalité, lorsque vous décidez de la préférence nationale pour les aides sociales, lorsque vous durcissez les conditions d’accueil des étudiants, lorsque vous restreignez les places d’accueil pour les étrangers, vous êtes sur le programme du RN. D’ailleurs, le RN le dit, c’est une victoire idéologique, et ça c’est grave”, martèle Philippe Naillet au micro de Réunion La 1ère.
Ecoutez Philippe Naillet, député de la première circonscription sur Réunion La 1ère :
"La honte pour la France"
De leur côté, les députés Perceval Gaillard et Jean-Hugues Ratenon de La France Insoumise (LFI), ont réagi dans un communiqué.
“Mettre en cause le droit du sol, instaurer la déchéance de nationalité, s’attaquer aux familles, instaurer une préférence nationale pour les aides sociales, conditionner les études des étrangers dans notre pays : ce sont toutes des mesures de Jean-Marie Le Pen. Pour sa fille, il s’agit d’une victoire idéologique puisque est inscrite maintenant dans cette loi la priorité nationale. La honte”, écrivent les deux députés de La Réunion.
À ce sujet, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, doit s’exprimer à 22 heures dans l’émission "C à Vous" sur France 5.