Ici, des adultes peuvent apprendre à lire et à écrire. Dans le Bas de la Rivière Saint-Denis, le pôle d’intégration est un espace à vocation d’actions sociales. La mairie y donne les moyens et les outils aux associations pour lutter contre l'illectronisme
Aider les plus démunis
Plusieurs fois par semaines, sur 9 ou 18 mois, des hommes et femmes souvent originaires des îles et pays de la zone apprécient l’opportunité d’une remise à niveau “Il y a en a qui sont en situation d'illettrisme, d’autres qui sont en situation d’analphabétisme, certains n’ont jamais été scolarisés”, déclare Soulmat Said-Hamed, intervenante en langue française.
Regardez le reportage de La 1ère :
Pour les “élèves”, venus nombreux aujourd’hui, ces ateliers sont indispensables à leur intégration dans la société. “Ça m'a appris beaucoup de choses, j’arrive à bien parler en français, à écrire. Je remercie beaucoup le pôle intégration de m’avoir donné cette chance d’apprendre”, constate Nassabiah. De son côté, Miftaru est consciente de la chance d’avoir cet apprentissage à disposition : “Avant je ne savais pas parler français, je ne savais ni lire, ni écrire. Grâce à cette intégration j’y arrive même si ce n’est pas beaucoup”, explique-t-elle.
Un illettrisme sous plusieurs formes
Alors qu’il touche 120 000 personnes à La Réunion, l'illettrisme entraîne surtout vers l’illectronisme, le même concept que l'illettrisme mais pour tout ce qui touche à l’informatique. Un problème majeur dans un monde de plus en plus connecté. “On s’est aperçus qu’il n’y a pas seulement un illettrisme mais il y a plusieurs types d’illettrisme. Il faut adapter la pédagogie à tous les publics qui viennent à notre rencontre”, témoigne Jacqueline Payet, élue déléguée à la lutte contre l’illetrisme.
Une fois la lecture acquise, il y a la possibilité d’apprendre l’informatique. De nombreux séniors peuvent en bénéficier. “Aujourd’hui je suis contente car j’arrive à faire mes factures, taper un courrier qu’avant je faisais tout le temps avec le stylo, maintenant je peux l’envoyer par e-mail ou le scanner”, déclare Michèle, 61 ans.
En 2017, selon une étude de l’INSEE, un Réunionnais sur 4 ne s’était jamais connecté à Internet. Une fracture qui s’accentue au-delà de 60 ans, avec 64 % des seniors totalement en marge du numérique.