Tous les pays participent à la traque de l'argent "sale" sous peine de sanctions et d'inscription sur la liste noire des pays qui soutiennent le terrorisme. Madagascar, qui dépend, pour une part importante, des aides du Fond monétaire international, de la Banque mondiale et des aides européennes a créé la SAMIFIN (Agence malgache de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme).
Cet organisme, l'équivalent du TRACFIN en France, a débusqué 579 milliards d'ariary en 2019, 578 en 2020 et 1 880 milliards en 2021.
Selon le directeur général de la structure, Mamitiana Rajaonarison, les opérations suspectes concernent en particulier les exportations illicites d’or et les trafics de devises à l’international : "60% des transactions illicites concernant l'or. Le transport illicite de devises est en deuxième position, mais nos attentions sont également orientées sur les trafics des ressources minières et le détournement des deniers publics," écrit Midi-Madagascar.
Des milliards à saisir
La tâche engagée est immense. Madagascar est ouverte à tous les vents et aux trafics. Comment surveiller plus de 5 000 km de côte avec quelques vedettes ? Les saisies d'or aux Comores et en Afrique du Sud, de bois et de pierres précieuses dans les ports et aéroports, de tortues et de lémuriens sur les routes prouvent, chaque semaine, que les contrebandiers pullulent. Si l'on ajoute, à cette déjà longue liste, les trafics d'êtres humains et de drogue, on comprend mieux l'urgence de lutter contre le blanchiment de l'argent d'origine criminelle.
Frapper au portefeuille est non seulement dissuasif, mais aussi lucratif. L'Arai (agence de recouvrement des avoirs illicites) opérationnelle depuis quelques jours, doit déjà récupérer 111 milliards d'ariary, rappelle Madagascar-Tribune. Si les enquêtes concernant les sommes suspectes aboutissent, ces autres milliards viendront grossir les caisses de l'Etat.