Madagascar a été gravement touché par le passage du cyclone tropical intense Batsiraï. Le système qui a traversé la Grande île d'Est en Ouest est ressorti en mer dans le canal du Mozambique. Fortement affaiblie, la tempête tropicale modérée s'éloigne en direction du Sud-Sud-Ouest à 13 km/h, écrivait Météo-France La Réunion, à 4h ce mardi 8 février 2022.
La PIROI (Plateforme d'Intervention Régionale de l'Océan Indien) se mobilise. Dès lundi, 400 bénévoles et salariés de la Croix-Rouge se sont déployés sur les zones sinistrés pour venir en aide aux 69 000 Malgaches déplacés vers les sites d'hébergement d'urgence.
Un bilan encore provisoire
Les besoins sont immenses. Il faut nourrir, soigner, réconforter et accompagner les réfugiés. Si quelques uns retrouveront leur case après la décrue, ils sont des centaines, pour ne pas dire des milliers à avoir tout perdu. Selon un bilan provisoire du Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC), 20 personnes sont décédées.
Des tentes, du riz, des soins
La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge vont aider 50 000 personnes. Ils ont besoin : "d'abris temporaires, de la fourniture d’articles de première nécessité, d’une aide en espèce aux familles, des premiers secours, soutien psychologique, de l’accès à l’eau potable, la promotion de l’hygiène et de l’assainissement. Le plan d’urgence comprendra également une phase de relèvement et de réhabilitation durant 12 mois".
Localement, en plus des vivres déjà prépositionnés dans des hangars de grandes villes de l'Est-Sud-Est, le ministère de l'Industrie et du commerce et de la consommation a annoncé le départ de convois de cargaisons de riz vers les districts de Mananjary, de Manakara, de Farafangana, de Fianarantsoa et d’Ihorombe.
Antsirabe, grande ville située au Sud d'Antanarivo, a été frappé par le cyclone. Son ravitaillement est un véritable casse-tête. Comment venir en aide aux milliers d'habitants du secteur ? Une partie de la Nationale 7 a disparu, comme plusieurs tronçons du réseau secondaire reliant Fianarantsoa à Mananjary, précise 2424.mg.
Des catastrophes inévitables
Le météore a laissé derrière lui, un triste spectacle. On ne compte plus les cases détruites, les toitures envolées, les rues et les villages inondés. Mada survit dans un dénuement absolu depuis des décennies. Comme dans de nombreux pays devenus indépendants, les dirigeants n'ont pas toujours œuvré dans l'intérêt des populations.
De nombreuses cases, bâtiments, et même immeubles ont été soufflés comme des fétus de paille. En résumé, en fin de semaine dernière, le Sud-Est de Madagascar a vu l'enfer de près, écrit en première page L'Express de Madagascar.
Cette triste réalité, est-elle due uniquement au passage du cyclone ? Certes, le gouvernement doit intervenir, anticiper et gérer l'existant, mais faut-il nier le passif ! La décolonisation date des années 60, cependant de nombreuses ex-colonies, comme Madagascar, ont été sujettes aux soubresauts politiques instrumentalisés, ou devenus inévitables, du fait de l'inconséquence de l'exécutif. Ces retards, charmants pour les touristes, ont des conséquences souvent tragiques qui s'illustrent malheureusement avec ce désastre.