Madagascar : 51 décès, 150 formes graves, isolement de Mahajanga et Nosy-Be

La situation se tend sérieusement à Madagascar. La seconde vague est devenue une déferlante. On comptabilise 51 décès, 150 patients gravement malades, plus de 1 130 personnes traitées en un mois. Le sommet de cette pandémie serait prévu dans plusieurs semaines, pendant l'hiver austral. 

Madagascar est confrontée à une véritable déferlante de Covid-19. Si la Grande île a été "relativement" épargnée par l'épidémie en 2020, cette deuxième année s'annonce nettement plus difficile à gérer. On compte, au moins 11 décès pendant le week-end et l'admission en soins intensifs, de 150 patients. Cette seconde vague, pourtant annoncée, prend les services hospitaliers de cours. En moins d'un mois, ils sont tous arrivés à la limite de leurs moyens. 

L'Express de Madagascar, a du mal à mettre à jour la comptabilité quotidienne des chiffres transmis par le ministère de la Santé. Lors de son intervention télévisée, le président de la République, Andry Rajoelina, a présenté un bilan factuel de 51 décès en un mois et de 2 400 nouveaux cas. Le chef de l'Etat a souligné que pour enrayer la déflagration virale, les régions de Nosy-Be et Mahajanga seraient isolées pendant 15 jours. Il sera impossible d'en sortir ou de s'y rendre. Les derniers vols internationaux à destination de Nosy-Be sont prévus le 27 mars 2021, précise Madagascar-Tribune.

Le pic épidémique est prévu dans plusieurs semaines

 

La Grande île est frappée par une pandémie bien plus virulente qu'en 2020. Il est désormais question du variant sud-africain. Les médecins de Mahajanga ont été les premiers à s'interroger sur l'augmentation incompréhensible du nombre de décès. Des patients qui présentent des symptômes classiques, à leur admission, et dont l'Etat de santé se détériore à une vitesse inattendue. 

Comme dans tous les pays, la gestion des dirigeants est vivement remise en cause. Ce lundi, dans son éditorial, le rédacteur en chef de Midi-Madagascar, le premier journal local, s'interroge sur la communication de la présidence et sur les zones d'ombres concernant la pandémie de Covid-19 : "Le président Andry Rajoelina a pareillement évité d’infirmer ou de confirmer le cas de ministre(s) testé(s) positif(s) au Covid-19. Il a révélé que plusieurs personnes issues de différents corps de métier (steward, pasteur, magistrats, gendarmes, enseignants, journaliste) ont succombé au virus"

Enfin, que dire de cette prévision des médecins spécialisés dans la gestion des épidémies (Ndlr : Madagascar est particulièrement concernée) et des épidémiologistes malgaches qui estiment que le pic de cette seconde vague sera atteint uniquement au cœur de l'hiver austral...