C'est une petite bombe dans le monde des affaires. Trois importantes sociétés françaises viennent de faire l'objet de sanctions de la part de la Banque mondiale pour : "pratiques collusoires et frauduleuses". La BM vise les marchés de réfection et modernisation des aéroports d'Ivato et Nosy Be. Selon les enquêteurs de l'organisme financier international, des responsables gouvernementaux et des hauts dirigeants des entreprises se sont rencontrés entre le 4 février et le 4 mai 2015, soit au moment de l'appel d'offres. Les deux parties devaient mentionner ses rendez-vous à la société financière internationale (IFC). L'absence de transparence correspond à une pratique frauduleuse, écrit Madagascar-Tribune.
Cette affaire correspond à une pédiode politique troublée de la Grande île. Le pays avait glissé de la 127ème place à la 155ème en termes de perception de la corruption parmi les différents pays du monde. Le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, s'était maintenu au pouvoir tant bien que mal. Ce dossier n'est pas surprenant.
Colas exclu deux ans, ADP un an ferme et Bouygues est sous surveillance
Cette affaire fait tâche. Madagascar tente de gommer l'image d'un pays où il serait impossible d'investir. Le Président veut convaincre les investisseurs en affirmant avoir éradiqué la corruption des passations de marchés, mais est-ce réellement le cas ? La question est inévitable suite aux révélations de la Banque mondiale. Qu'en est-il aux niveaux intermédiaires, voire plus bas ?
Colas est l'entreprise la plus lourdement sanctionnée. Elle s'est appuyée sur sa filiale locale, la CMBI SNC, pour organiser les rencontres frauduleuses. De fait, les deux structures sont exclues des appels d'offres de la Banque mondiale pour 24 mois, écrit 2424.mg.
ADP écope d'une exclusion d'une année et de 12 mois avec sursis. L'Express de Madagascar précise : "La sanction d'ADP International découle, par ailleurs, d'autres "pratiques frauduleuses", dans le cadre du projet de l'aéroport de Zagreb en Croatie.
Bouygues bâtiment international s'en sort avec une non-exclusion de douze mois, note Midi-Madagascar. Cette "peine" correspond à un sursis, s'il s'agissait d'une décision judiciaire.