Madagascar : l'Agence de recouvrement des avoirs illicites lancée par décret

Malgré l'opposition politique, la naissance de l'Agence de recouvrement des avoirs illicites vient d'être actée par décret, ce mercredi 29 septembre 2021. Avant la fin de l'année, cet organisme aura la possibilité de geler, saisir et confisquer des biens mal acquis.

Depuis deux ans, la Haute Cour Constitutionnelle demandait la mise en place de l'Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI). Depuis deux années, les députés rejetaient le projet. Finalement, ce mercredi 29 septembre 2021, un décret vient d'officialiser le lancement de l'ARAI. Elle pourra geler, saisir et confisquer les biens des corrupteurs et des corrompus, précise Madagascar-Tribune. Cet organisme aura également le pouvoir de s'assurer de la conservation et de la gestion des valeurs jusqu'à la décision judiciaire finale. 

Cette arme, dissuasive, permettra-t-elle de redorer le blason des élus de la Grande île ? La réponse en 2022. 

Désormais, cinq bureaux sont chargés de la probité lors de la passation des marchés. L'ARAI vient appuyer le Conseil supérieur de l'intégrité (CSI), les Pôles anti-corruption (PAC), le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) et le Service de renseignement financier (SAMIFIN). Ce dernier étage de la fusée inquiète les acteurs économiques et politiques. Il s'attaque au portefeuille. D'où le retard à sa mise en place...

Le directeur, ou la directrice, nommé par le Président

 

À l'issue du Conseil des ministres, un communiqué a officialisé cette décision qui était dans les tuyaux depuis le mois de juillet 2019. Il précise que la nomination du, ou de la, responsable de la structure sera décidée dans les prochains jours. Trois noms vont être soumis au président de la République. Son recrutement doit intervenir dans le mois qui suit le décret d'application de l'ordonnance de l'ARAI. 

Une source proche du gouvernement a souligné que les magistrats à l'origine du projet de l'Agence de recouvrement, étaient heureux de constater que le texte initial n'a pas été retouché, écrit L'Express de Madagascar : "Le but est de faire en sorte que les malversations et actes de corruption, ne soient plus rentables". Cette plaie, si souvent évoquée, plombe sérieusement l'image de Madagascar. Difficile pour un entrepreneur d'envisager de s'implanter sur la Grande île, s'il doit payer des pots de vin. Cette dérive impacte toute la société, l'exemple vient du sommet...