Le Nord et l'Est de Madagascar vivent sous un déluge incessant depuis le début du mois de janvier. Les sols sont gorgés d'eau. La déforestation massive fragilise les terres. Coulées de boue, inondations, chutes de pierres et effondrement des maisons sont dues à la destruction de la végétation. La succession des dépressions tropicales et cyclones, sur une terre vulnérable, engendre d'importants dégâts.
Roger Randriamanantena, chef de la division prévision générale, tire la sonnette d'alarme : "Ce système est plus large que Batsiraï. Le temps sera perturbé et venteux sur toute l'île. 25 régions seront plus ou moins touchées par Emnati", écrit L'Express de Madagascar. Les prévisionnistes demandent aux citoyens installés en bord de mer et le long des rivières, des secteurs concernés, de quitter leurs foyers et de rejoindre les centres d'hébergement, sans attendre.
120 000 personnes déplacées
L'application de l'adage : "Il vaut mieux prévenir que guérir", permet aux services de secours malgaches de limiter les interventions. Conscients de l'immensité de la tâche et des faibles moyens dont il dispose, le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes tente de limiter la casse en anticipant les éventuels dégâts des météores. En janvier, la dépression Ana avait pris de court les autorités. Des milliers d'habitants de la banlieue de Tananarive avaient été sinistrés. Il y a quinze jours, malgré les précautions, plus de 120 personnes sont mortes lors du passage de Batsiraï.
Aujourd'hui, compte tenu de la dimension d'Emnati, du nombre de régions potentiellement touchées, les autorités déplacent les familles installées dans les zones inondables, en bord de mer, ou les terres potentiellement fragiles. Le risque zéro est impossible à atteindre, mais à défaut, il faut limiter la casse. Dans ce cadre, le BNGRC fait savoir que plus de 120 000 personnes pourraient être déplacées (pré ou post-cyclonique) suite au passage d’Emnati, précise Midi-Madagascar.
Des vivres et des canots pneumatiques
Dans le même ordre d'idées, l'état et les organisations non-gouvernementales ont prépositionné des vivres et de l'eau potable dans plusieurs villes de la côte Est, Sud-Est. Accueillir les sinistrés et les déplacés, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Outre la nourriture, des médecins et des infirmiers (es) ont été dispatchés dans les centres d'accueil afin de répondre au mieux aux urgences éventuelles.
Les sapeurs-pompiers et les militaires ont également été dotés de moyens supplémentaires. 2424.mg précise : "une dizaine de zodiacs et plus d’une quinzaine de tronçonneuses ont été acheminés dans les zones à risque, ce lundi 21 février 2022. Pour la province de Toamasina, le BNGRC a envoyé une grosse motopompe en cas de montée des eaux. La capitale a également équipé ses sapeurs-pompiers de canots pneumatiques. Les inondations dramatiques du mois de janvier 2022, peuvent se reproduire avec le passage d'Emnati".