Madagascar : la capitale a soif

Après le Sud, la capitale souffre de la sécheresse. Depuis deux semaines, la pluie n’est pas tombée. L’eau n’arrive plus aux robinets. Des citernes ont été installées dans les quartiers et les habitants se ravitaillent avec des bidons.

Canalisations vétustes, pompes en panne, fuites énormes sur l’ensemble du réseau et manque de pluie ont eu raison du réseau d’eau d’Antananarivo. Les étudiants ont été les premiers à descendre dans la rue. Vendredi soir, ils ont éparpillé leurs bidons jaunes sur la chaussée pour dénoncer la situation, écrit 2424.mg. Les locataires du campus veulent rencontrer les autorités pour résoudre le problème. Ils payent un forfait mensuel, mais ne bénéficient pas du service.

Une nouvelle station d’approvisionnement en eau

 

En ville, les habitants font la queue devant les citernes et les camions qui approvisionnent les quartiers. Outre le déficit hydrique, la Jirama (société en charge de la distribution de l’eau et de l’électricité) ne parvient pas à assurer toutes les réparations qui plombent le réseau. Le chantier est colossal. Des travaux urgents ont lieu dans des dizaines d’endroits en même temps. Ils sont indispensables, mais retardent la rénovation générale devenue incontournable.

La nouvelle station de distribution d’eau de Mandroseza II bis est en cours d’achèvement. Elle sera opérationnelle avant la fin du mois, précise Midi-Madagascar.

Pour le World weather le changement climatique n’a pas provoqué le kéré

Le Sud de Madagascar souffre de sécheresse depuis deux ans. Ce kéré (sécheresse en malgache) est le plus long, jamais enregistré. Au fil du temps, ces épisodes tragiques, pour la population, se sont multipliés et rapprochés. La première date de 1929. Elle était due à une cochenille, mais depuis 1980 les kérés se succèdent de plus en plus vite et durent de plus en plus longtemps.

Lors de la COP 26, les climatologues du GIEC ont expliqué que cette absence de pluie, dont souffre le Sud malgache, est due au changement climatique qui prend naissance avec l’ère industriel (fin du 19e et début du 20e). Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié le climat de la région sur 3 siècles, précise L'Express de Madagascar.

La désertification pouvait-elle être évitée ?

Comment rester insensible aux appels à l'aide des Malgaches qui meurent de faim ? Comment ne pas entendre l'urgence relayée par l'agence internationale d'aide alimentaire qui oeuvre depuis des mois dans le Sud de la Grande île ? Cette détresse a alerté la presse européenne. En se penchant sur la crise actuelle, des "climatologues indépendants" proposent une autre lecture, note Courrier International. Si les interrogations sont admises, l'urgence demeure...

Les travaux présentés à Glagow font autorités ! Pourtant, début décembre le site World weather a proposé une autre analyse. Selon ces « spécialistes » ce problème imputable aux choix politiques ou à l'absence d'action de l'exécutif malgache. Nier l’impact de ce manque de volonté ces 50 dernières années est audible, cependant les décisions climatiques ne dépendent pas uniquement d’un pays. Retarder, la tragédie était peut-être possible, l’éviter ?