Le Président de la république de Madagascar, Andry Rajoelina, a accepté, mercredi, la démission du Premier ministre, Christian Ntsay, et de son gouvernement. Cette démarche est dictée par l'article 54 de la constitution. Il est activé à la suite d'une élection législative. Le chef du gouvernement et le Président se sont conformés au "respect des principes républicains et démocratiques", comme l'exige le texte constitutionnel.
Le Président dispose d'un délai pour nommer le Premier ministre, il est censé choisir un député issu de la majorité à l'Assemblée nationale, mais il pourrait reconduire Christian Ntsay (plusieurs nouveaux députés ont été ministres de ses précédents gouvernements). Andry Rajoelina et lui travaillent ensemble depuis le 4 juin 2018.
Si cette option est toujours en tête, un changement de cap n'est pas à exclure. Le 16 juin 2024, Anry Rajoelina, en déplacement à Tamatave, avait laissé entendre qu'une recomposition de l'équipe gouvernementale était envisageable.
Un changement dans la continuité
"Il va de soi que l’issue des législatives définira la configuration des forces politiques. Elle indiquera qui détient la majorité à l’Assemblée nationale. Premièrement, c’est celle qui détient la majorité qui présentera le Premier ministre," se souvient L'Express de Madagascar.
Ces propos laissent planer un doute, mais le Président, pourrait-il se passer de son homme de confiance. Christian Ntsay détient le record de longévité au poste de Premier ministre. Il occupe cette fonction depuis six ans et a été reconduit à la tête de l'équipe gouvernementale à trois reprises.
Dans le microcosme politique malgache, "on estime que face aux nombreux défis économiques, sociaux et politiques de ce second quinquennat, le TGV a besoin d’un nouveau souffle," écrit Midi-Madagascar qui se demande quel sera le choix du Président ? : "Le vent du changement ou celui de la continuité".