Les îles Éparses sont composées de Bassas-da-India, Europa, Glorieuses, Juan-de-Nova et Tromelin. Cette dernière dépendance française est revendiquée par l'île Maurice. Devenue une station-météorologique, son appartenance donne lieu à des discussions entre la France et l'île sœur, mais elle n'est pas réellement un sujet de discorde.
L'avenir des quatre autres îles est nettement plus complexe. Si, dans les années 60, au début de l'indépendance de l'île Rouge, la préemption de la France sur ces terres ne posait pas de soucis, en 1973 les échanges se sont gravement envenimés. Six ans plus tard, Madagascar avait reçu le soutien de l'ONU et surtout de l'OUA (Organisation des pays Non-Alignés) qui exigeaient de la France la restitution des îles Éparses.
Ce point historique jette les bases des revendications actuelles de Madagascar, mais comment oublier la découverte d'importantes ressources pétrolières à proximité des quatre îles...
Glorieuse sanctuarisée
Au fil du temps, l'avenir des îles Éparses avait disparu de la une de l'actualité en France comme à Madagascar, mais la question a ressurgi avec la découverte de potentielles ressources pétrolières et le voyage d'Emmanuel Macron dans l'océan Indien en 2019. Séjour qui l'amène à poser le pied sur le sable blanc de Grande Glorieuse, le 23 octobre, jour de l'annonce de sanctuariser le lieu. D'ailleurs, deux ans plus tard en 2021, elle est officiellement devenue une réserve naturelle française.
Cette démarche, l'histoire, le pétrole sont autant de points de divergences entre les deux pays. À Madagascar, personne n'ignore que la France entre dans une période politique majeure en ce début d'année 2022. Tous les sujets deviennent sensibles, avec les élections présidentielles qui se déroulent au mois d'avril (10 avril, premier tour, 24 avril, second tour). C'est dans ce contexte que Patrick Rajoelina (aucun lien de parenté avec le Président), le ministre, des Affaires étrangères de Madagascar, repose ce débat sur la table. Selon lui : "La restitution des îles Éparses s'inscrit dans le processus de décolonisation totale de Madagascar", écrit 2424.mg.