Madagascar : le collectif des candidats va manifester ce jeudi

La première manifestation du collectif des candidats, ce lundi 2 octobre 2023, a vite été dispersée par les forces de l'ordre
Le bras de fer, entre le collectif des onze candidats et les autorités, n'est pas terminé. Après une marche pacifique, mardi et une pause mercredi, les leaders du mouvement appellent à une nouvelle manifestation, ce jeudi. Des députés de la capitale souhaitent, eux, organiser un meeting, place du 13 mai, samedi.

Le premier tour de l’élection présidentielle, prévu le 9 novembre 2023, est-il tenable ? Compte tenu de la tension qui règne dans la capitale malgache depuis le début de la semaine et un mois du premier tour la question doit être posée.

Après la manifestation dispersée à coups de grenades lacrymogènes, lundi ; une marche pacifique, mardi et une pause mercredi ; le collectif des candidats à l’élection présidentielle appelle à un nouveau rassemblement, ce jeudi 5 octobre 2023.

Cette annonce a été officialisée, hier en fin de journée, par Marc Ravalomanana : "Nous avons respecté une demande du Conseil chrétien des Eglises (FFKM) pour une pause", nous apprend 2424.mg.

Un meeting de l'opposition, samedi, au "Magro Tanjambato"

L’itinéraire, la destination, comme le mot d’ordre de ce jeudi n’ont pas été dévoilés. Hier soir, les candidats se sont réunis à huis clos. L’ex-président de la République et leader du TIM (Tiako I Madagasikara, en français : J’aime Madagascar.) s’est interrogé sur l’abus, par le régime actuel du recours à la force : "Il est peut-être temps de faire appel aux Nations unies pour avoir l’aide des casques bleus, car les Forces de défense et de sécurité ont pris parti pour une minorité", écrit L’Express de Madagascar.

Des députés d’Antananarivo, membre du parti TIM, ont décidé de déposer à la préfecture de la capitale une demande de manifestation afin d'organiser un rassemblement samedi, place du 13 mai.

Pour éviter, un risque de trouble à l'ordre public, comme demandé par l’avocat du TIM, le préfet a refusé l'accès à la place du 13 mai. Il propose au collectif d'organiser son meeting au “Magro Tanjombato”, révèle ce jeudi matin Midi-Madagascar.

Le président sortant poursuit sa campagne

(Illustration)

Cette tension et ces manifestations n’ont qu’une cible : Andry Rajoelina. Loin de cette agitation, le président sortant poursuit ses meetings et sa campagne. Cependant, contrairement aux apparences, le candidat n’ignore rien des événements qui secouent la capitale.

Devant un public de partisans, Andry Rajoelina s’est montré déterminé : "J’ai la certitude de pouvoir gagner ma course", avant de répondre à ses opposants concernant ses origines, "ce n’est pas à vous, les fauteurs de troubles, de déclarer que je suis malgache. Je suis né ici, et mes deux grands-parents sont Malgaches", écrit Madagascar-Tribune.

Cette énième mise au point au sujet de sa nationalité n’est pas anecdotique. L'ex-président candidat n’ignore pas que parfois un simple grain de sable peut enrayer une campagne électorale, qui semble bien huilée.