Madagascar : les coupures d’eau se multiplient à Tana

Plusieurs quartiers de la capitale sont privés d'eau. Des camions-citernes ravitaillent les hôpitaux et la population
Entre les coupures d’électricité et d’eau, la vie se complique sérieusement à Antananarivo. Quatorze quartiers de la capitale sont au régime sec, au moins, jusqu’à dimanche. Cette panne touche les maisons individuelles, les entreprises, mais aussi les hôpitaux. Les familles sont à la recherche de bidons en plastique pour se ravitailler.

Pas une goutte ne s’écoule des robinets dans les quartiers de Mandroseza Afovoany, Fenomanana, Ambohimiandra, Morarano Andrangaranga, Mahazoarivo, Ambohibary Androndra, Androndrakely, Manakambahiny, Miandrarivo, Ambanidia, Ambavahadimitafo, Mahamasina, Tsimbazaza et Fiadanana, écrit Midi-Madagascar. Cette pénurie est due, selon les responsables de la JIRAMA (Société d'électricité et d'eau de Madagascar) à la vétusté du réseau.
 
Le remplacement des tuyaux défectueux est ralenti par un litige financier avec ACA Capital. La société réclame des impayés. Difficile sans argent d’acheter les vannes et les tuyaux nécessaires aux réparations. Dimanche dernier, les agents de la Jirama sont intervenus pour des réparations à Manakambahiny. Comment faire sans une vanne de remplacement ?

Des camions, des citernes et des bidons


D’autres quartiers de Tana sont également victimes des coupures d’eau. Aujourd’hui, les habitants courent derrière les bidons pour approvisionner leurs logements. Les parents se relaient pour surveiller les rares remises en service du réseau, comme le confie à L’Express de Madagascar, Nirina, une mère de famille installée à Ankaraobato : "Notre eau est coupée depuis dimanche (NDLR : 21 août 2022). Lundi, vers 3h du matin, l’eau a coulé jusqu’à 4h30. Nous avons pu remplir la moitié d’un baril".

Les autres jours, elle et ses voisines surveillent l’arrivée des camions-citernes, puis font la queue.
Les hôpitaux ne sont pas épargnés. Les soins, l’entretien, l’hygiène du personnel soignant sont touchés. Les premières victimes de ces coupures sont les dialysés. Un médecin du CHU s’est voulu rassurant. Cette difficulté n’aura aucun effet sur la santé des patients dialysés.