Les dahalo multiplient les vols violents. En fin de semaine dernière, ils se sont à nouveau illustrés lors d'un raid éclair dans l'Est du pays. Ils ont littéralement fondu sur le Village de Mandroatsy, situé juste à côté de la commune d'Andréa. Les militaires basés dans la région de Maintirano ont tenté d'intercepter les voleurs, mais dans l'accrochage deux d'entre eux ont été blessés.
Par ailleurs, les criminels, qui ont emporté 200 zébus, ont pris quatre villageois en otage pour dissuader les forces de l'ordre d'intervenir, précise L'Express de Madagascar.
Ce dernier coup de force est très inquiétant. Les dahalo, qui étaient essentiellement installés dans le Sud de la Grande île, étendent leurs exactions vers le Nord. La sécheresse qui sévit dans la région les pousse à migrer vers des secteurs plus riches, mieux protégés et qu'ils ne connaissent pas. Le gros souci pour les autorités est désormais le nombre croissant des bandes armées. La misère favorise le recrutement.
Les dahalo sont apparus au deuxième siècle
Les premiers récits de vols perpétrés par des dahalo remontent au deuxième siècle. Il était question de nomades Antandroy et Bara. Les hommes de ces deux ethnies, installées dans le Sud de Madagascar, volaient des zébus pour les offrir à la famille de la femme qu'ils désiraient épouser. Ces larcins étaient circonscrits dans la région, limités et, généralement, non-violents.
En 2012, cette "tradition" est devenue un mode de vie pour des bandes organisées. Du jour au lendemain, les criminels ne se contentaient plus de deux ou trois zébus. Ils sont repartis avec les troupeaux et ont pris les armes. L'un des chefs était accusé, à l'époque, d'avoir dérobé 3 000 bêtes.
Ce phénomène, plus ou moins, sous contrôle ces dernières années, a ressurgi avec l'implantation d'une compagnie de gendarmerie dans le Sud de la Grande île, en mai 2021. Ces militaires sont censés mettre fin au problème des dahalo. Pour l'instant, il semble avoir eu l'effet inverse. Les bandes sont de plus en plus actives et violentes.