La pire inondation qu'est subie Antananarivo depuis 1959. La capitale malgache, qui se remettait à peine des inondations du début de la semaine, a vécu, ce week-end, un nouvel afflux d'eau pluviale avec le passage d'Ana, sur le Nord de la Grande île. La tempête modérée a déversé l'équivalent d'une année de pluie sur les hauts plateaux, en deux jours. Tous les seuils d'alerte ont explosé.
Ces fortes pluies se sont abattues sur un sol déjà gorgé d'eau. Les secouristes multiplient les interventions, toutes plus urgentes les unes que les autres. Les centres d'hébergement affichent complet et il n'y a plus suffisamment de tentes pour abriter les familles sinistrées. La RN2, cordon ombilical entre Tamatave et Tana est impraticable. Le ministère des Travaux public a concentré ses moyens sur cette liaison vitale pour la capitale.
Trois morts à Fianarantsao
Tout le Nord de Madagascar est submergé. Les champs installés sur les plaines fertiles, situées en aval des hauts plateaux ont disparu. Le ministère de l'Agriculture est dans l'incapacité d'évaluer l'ampleur des dégâts, mais il est question de plusieurs centaines d'hectares totalement perdus.
À 280 kilomètres, au Sud de Tana, Fianaranstao panse ses plaies. La ville n'a pas été épargnée. Trois personnes ont été victimes de la brusque montée des eaux dans leurs domiciles et ne sont pas parvenues à s'extraire du piège mortel, nous apprend Madagascar-Tribune.
La vie à Tana dépend de la RN2 et du chemin de fer. Les marchandises qui alimentent la capitale remontent vers la capitale depuis le port de la côte Est. La réhabilitation de ces "axes" est une question de survie. Privée de la production locale, la Grande île va dépendre pendant quelques semaines des importations. D'où cette interrogation justifiée de la part de L'Express de Madagascar comment l'économie, déjà fragilisée par la Covid, va-t-elle se relever de cette nouvelle catastrophe ?