Les trois présumés trafiquants d'or malgaches interpellés en Afrique du Sud, le 31 décembre, ont été libérés sous caution. Ils sont assignés à résidence et doivent pointer quotidiennement. Le bras de fer judiciaire entre Madagascar et leur employeur sera tranché par la justice sud-africaine.
L'affaire semble dater, tant les événements s'entrechoquent à un rythme effréné. Pourtant, le dossier des 73,5 kg d'or malgache a été révélé, il y a juste deux mois et demi. C'est, en effet, le 31 décembre 2020 que les trois contrebandiers présumés sont interpellés à Johannesburg. Les douaniers sud-africains découvrent qu'ils transportent, quelques affaires et des dizaines de lingots d'or. Les voyageurs se sont posés dans un avion privé en provenance de Tuléar, un aéroport situé le long de la côte Sud-Ouest qui est censé être fermé aux liaisons internationales.
À cette date, comme aujourd'hui, les avions ne peuvent pas quitter la Grande île vers d'autres pays, depuis cette ville. Immédiatement, le plan de vol et les autorisations de transporter les 73,5 kg d'or deviennent suspects. Les trois hommes sont interpellés, placés en garde à vue et leur chargement saisi.
L'imbroglio commence en février 2021
Le 5 février 2021, la justice sud-africaine est saisie par la société Parpia gold and jewels trading d'une demande de libération de ses employés. L'entreprise basée à Dubaï revendique la restitution de son or. Cette démarche est loin d'aboutir, cependant, fin février 2021, les trois suspects ont été libérés, mais sous caution. Ils sont assignés à résidence et doivent pointer tous les jours. Les 100 000 rands (25 400 000 ariary, 5 680 €) ont été versés par leur employeur.
Cette intervention inattendue complique sérieusement l'instruction de cette affaire. Le gouvernement de Madagascar a été contraint de recourir un cabinet d'avocats, installé à Johannesburg, pour faire valoir ses droits et défendre ses intérêts. 73.5 kg d'or sur le marché en 2021, en partant du principe que la marchandise est au sommet de la pureté exigible est estimée à 3 millions 519 mille 396 euros, soit 1 milliard 539 millions 393 mille 139 ariary. Une fortune !
Une demande d'extradition est entre les mains de la justice sud-africaine
L'Etat malgache a également demandé la restitution de l'or. Le juge sud-africain doit trancher le litige et étudier la validité des pièces fournies par le bijoutier Émirati. Le dénouement est loin d'être d'actualité. La justice malgache est chargée pendant ce temps de retrouver les complices des contrebandiers présumés. Une dizaine d'hommes ont été interpellés.
Selon L'Express de Madagascar, un document permettrait d'établir que 3 kg des 73,5 kg d'or auraient été achetés au Mali. La justice malgache aurait également recueilli les aveux de complices ayant participé à la transformation de la poudre d'or en lingot. Les forces de l'ordre ont interpellé une dizaine de complices présumés. Ces hommes, placés en détention provisoire, seraient impliqués dans l'évasion des lingots saisis en Afrique-Sud. Affaire à suivre ...