Madagascar ne prendra pas parti dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie

Chritian Ntsay, Premier ministre de Madagascar
Après la réception, du communiqué de l'Union européenne demandant à Madagascar de condamner la Russie dans le conflit avec l'Ukraine, de nombreux élus ont demandé au gouvernement de ne pas se prononcer. Mardi, le Premier ministre, Christian Ntsay a écarté l'idée s'aligner sur la position de l'UE.

La décision de Madagascar de ne pas prendre parti, dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine, a été officialisée, mardi par le Premier ministre, nous apprend Midi-Madagascar. Le chef du gouvernement a souligné que, pour l'instant, son pays ne s'alignera pas sur la position des pays membres de l'OTAN, qui ont reçu le soutien de la Suisse, de la Corée du Sud et du Japon.  

En Afrique, le Gabon, le Ghana et le Kenya ont décidé de répondre aux demandes des pays occidentaux, mais de nombreux états africains, sud-américains et asiatiques, tout comme la Grande île, tous préfèrent rester non-alignés. Les enjeux sont politiques et commerciaux. La Russie comme la Chine ont développé des relations économiques importantes dans de nombreux pays de la zone. Les investissements de ces deux superpuissances rebattent les cartes géostratégiques.

Madagascar est non-alignée

 

Lointaine et dépourvue de tout, Madagascar tente de faire au mieux avec peu. L'ancienne colonie française (pro-URSS après l'indépendance en 1960) s'est naturellement tournée vers la France lors du déclin de l'empire soviétique. Aujourd'hui, malgré les relations privilégiées qu'entretient toujours l'île rouge avec l'hexagone, celle-ci a ouvert ses portes aux investisseurs chinois, russes et japonnais. L'Union européenne garde une certaine influence, mais elle est de moins en moins prépondérante. 

Il était question d'un vote à l'assemblée nationale sur ce sujet, mais la ligne politique du gouvernement semblant largement partagée, la déclaration de Christian Ntsay, le Premier ministre, doit être considérée comme la ligne diplomatique du pays, explique un diplomate contacté par L'Express de Madagascar. 

Patrick Rajoelina, ministre malgache des Affaires étrangères, a revu sa position. Si mardi, il affirmait que son pays devait suivre la ligne de l'Union européenne. Mercredi il était nettement plus prudent, comme le démontre cette ITV réalisée par 2424.mg.