Les catastrophes, qui touchent la Grande île, ne sont pas sans conséquence sur le moral des habitants des districts dévastés. Depuis le début de l’année 2023, une vague de suicides touche le Nord de la Grande île.
Les sapeurs-pompiers sont appelés par les familles des défunts, mais malheureusement à chaque fois, il est déjà trop tard.
L’Express de Madagascar a recueilli les témoignages des secouristes et des voisins de ces drames. Tous évoquent la lassitude de ces pères et mères de familles. L’alcool, les conflits familiaux, les tensions au sein des couples et la misère deviennent insupportables quand des incidents extérieurs accentuent la sensation d’impuissance.
Des femmes et des hommes se jettent dans l’Ikopa
À Tsaralàlana, Ambohi-Manambola, Ampasika et Ambohimangakemy des pères et des mères se sont jetés dans les flots tumultueux de l’Ikopa. Les corps sans vie des cinq autres personnes ont été retrouvés sur des terrains vagues, à proximité de chez eux.
Tous souffraient depuis des semaines : d’une déception amoureuse, d’une recherche d’emploi infructueuse, d’un endettement insurmontable, de l’absence de ressource pour nourrir les enfants ou d’un alcoolisme chronique.
Interrogé sur ce nouveau fléau, Emile Durkheim, sociologue, souligne la pression croissante de l’image : "C’est le comportement de la société qui pousse les gens à se suicider. Tout cela nécessite le soutien des proches. La foi, la religion peuvent aider." Sur le long terme, le sociologue estime que la lutte contre le suicide passe l’amélioration du niveau de vie de la population.