Madagascar : nouvel accrochage entre les gendarmes et les dahalo

Les forces de l'ordre ont récupéré 50 zébus, mardi. Les gendarmes ont soustrait les animaux aux dahalo après des échanges de tirs qui n'ont pas fait de victimes. L'incident s'est produit dans le Sud-Est, à Serananamboangy. Des renforts et du matériel de gendarmerie sont arrivés en fin de journée. 

L'attaque brutale de trois villages du Sud-Est de Madagascar par les dahalo, dans la nuit de samedi à dimanche, a marqué les esprits. Le bilan est tragique ! Il est de 19 morts, 6 blessés, 3 otages, 300 cases incendiées et 500 zébus volés. L'Express de Madagascar parle, aujourd'hui, de 300 têtes de bétails. Ce qui est considérable, sur la Grande île, peut-être encore plus qu'ailleurs, les éleveurs disposent de moyens dérisoires et survivent plus qu'ils ne vivent.

Les voleurs appelés, dahalo localement, sévissent depuis des décennies. Ils sont issus, pour l'essentiel, de deux ethnies du Sud, les Antandroy et les Bara. Traditionnellement, ces guerriers offraient une dote sous forme de zébus à la famille de leur future épouse. Des animaux qu'ils avaient volés pour prouver leur bravoure.

Avec le temps et la misère, cette pratique qui remonte au deuxième siècle, est devenue un mode de subsistance pour les bandes qui écument le pays. 

Des criminels armés

 

Selon les témoins de la tragédie, de la nuit de samedi à dimanche, 150 criminels très bien organisés et lourdement armés ont fondu sur leurs cibles. Le coup de force a été si rapide, que les militaires n'ont pas eu le temps de protéger les villageois. Cette "descente" des dahalo à quelques kilomètres du camp inauguré par le président est une réponse à son anathème : "Désormais, la peur va changer de camp. Les dahalo vont trembler !"

Manifestement, ces mots ont eu l'effet inverse de celui escompté. Les bandes se sont fédérées pour lancer une réponse sanglante. Les criminels disposent d'armes de guerre et savent parfaitement les utiliser. Ils ont l'avantage du terrain. Les gendarmes ont des moyens modernes, un hélicoptère et des drones, mais la région est immense. Des renforts humains ont été dépêchés sur place, mais où se cachent désormais leurs cibles ? 

Le ministère de la Défense se veut confiant et affirme que l'opération ne devrait pas durer trop longtemps, écrit 2424.mg.