Madagascar : l'ONU demande une enquête après la mort de 23 prisonniers

La mutinerie dans la prison de Farafangana à Madagascar, le 23 août 2020, a fait 23 morts. 88 détenus s'étaient évadés et 47 ont été arrêtés dans les heures qui ont suivi. Le Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies a condamné vendredi à Genève : "Ce massacre". 
Après la crise covid, la crise politique, Madagascar doit faire face à une crise internationale. La semaine dernière, une mutinerie a éclaté au sein de la prison de Farafangana. 88 détenus se sont soulevés et sont parvenus à arracher un fusil-mitrailleur des mains d'un garde. Selon les premiers témoignages, la maison d'arrêt surpeuplée (260 places, 357 détenus) était confinée depuis des mois pour cause de pandémie. 
Cette contrainte et les conditions de vie ont mis le feu aux poudres.
 

L'ONU dénonce un usage excessif de la force

 
Pour rétablir "l'ordre", les forces de l'ordre ont fait usage de leurs armes. 23 mutins sont morts. 20 sont tombés sous les balles des forces de l'ordre et 3 sont décédés des suites de leurs blessures. 
Vendredi, le Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies a fortement condamné la gestion de cet événement par les autorités de la Grande île. Rupert Colville dénonce : "Un usage excessif de la force" écrit Madagascar-Tribune. Il a précisé : "Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des détenus qui tentaient de s’échapper de la prison de Farafangana", une information confirmée par ses services à Genève.
 

Les forces de l'ordre n'ont pas eu l'ordre de tirer 


Le ministre de la Justice malgache s'est rendu sur place, dans la journée du 23 août 2020, pour rencontrer la directrice régionale de l'administration pénitentiaire. Les deux responsables politiques ont expliqué que les gendarmes comme les policiers n'ont pas reçu l'ordre de tirer écrit RFI. Une enquête a été immédiatement ouverte pour déterminer les raisons de ces coups de feu, l'origine du dérapage et s'il y a eu des bavures.

Cependant devant l'ampleur médiatique de ce dossier, les Nations unies ont demandé qu'une enquête indépendante soit ouverte afin d'éclaircir cette affaire tout en précisant que les investigations portent sur des meurtres : "Le haut-Commissariat entend continuer à travailler avec les autorités malagasy pour faire en sorte qu’elles mènent des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales sur les circonstances des meurtres survenus lors de l’évasion de la prison", note Midi-Madagascar.




Le