Le Sud de Madagascar se meurt. La sécheresse, qui dure depuis deux ans, est à l'origine de la famine qui frappe des milliers de villageois. Les vivres tardent parfois à arriver. Les dahalo volent les zébus et n'hésitent pas à faire main basse sur les dons de nourriture des ONG.
Le Sud de Madagascar fait face tous les ans à la sécheresse, à la famine, aux cyclones, qui dévastent tout, ravinent les sols et ne rechargent pas les nappes phréatiques, mais aussi aux dahalo. Ces bandes armées spécialisées dans le vol des zébus sont très bien organisées. Il y a deux siècles, seul le bétail les intéressait. Au fil des décennies et du développement du pays, ils ont transformé, cette "tradition" en mode de vie. Ces groupes de bandits ne possèdent rien, sont insaisissables et s'installent ici ou là en fonction des cibles.
Le gouvernement a décidé de combattre ce fléau, mais la tâche s'annonce compliquée. Ils sont nombreux, mobiles et connaissent parfaitement le terrain. Ils peuvent se fondre dans la population et cesser leurs activités criminelles le temps que les forces de l'ordre se lassent. Pourtant, l'enjeu est de taille. Il en va de la survie des villageois qui meurent de faim, précise Midi-Madagaskara. Dans le Sud on ne compte plus le nombre de village qui n'ont pas un grain de riz à partager.
Des vivres et des vêtements
Les Organisations non-Gouvernementales viennent en aide, en urgence, aux 1 500 sinistrés des trois villages incendiés par les dahalo dans la nuit de samedi à dimanche, dernier. Les ONG ont envoyé 170 sacs de riz, des vêtements, de l'huile. Ces vivres sont acheminés sous la protection des gendarmes. Ces convois ont déjà été pris pour cible. Des bandes barrent les routes pour intercepter les véhicules et dépouiller leurs occupants. L'exécutif a annoncé la création de brigades routières spécialisées pour lutter contre cette délinquance de plus en plus répandue.
Un peu plus au Sud, les opérations humanitaires se multiplient. Cette semaine, le gouvernement comptabilise plus d'un million de personnes qui souffrent de malnutrition. Les rares pluies de ce début d'année 2021 ont permis aux agriculteurs de lancer des cultures. Cependant, en attendant les premières récoltes, ils n'ont toujours rien à manger, comme le démontre ce reportage de 2424.mg.