Il faudra encore du temps pour se remettre du passage du cyclone Batsirai dans la Grande Île, où le dernier bilan fait état d’au moins 121 morts et près de 145 000 sinistrés. Les villes de la côte Sud-Est malgache ont été les plus touchées, à commencer par Mananjary, où le cyclone a d’abord touché terre, dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 février dernier.
Regardez le reportage de nos envoyés spéciaux Jean-Marc Collienne et Laurent Figon :
Un peu plus d’une semaine après, les habitants de la petite ville côtière se remettent petit à petit mais la ville est entièrement dévastée. "Tout est à reconstruire", indique Jean-Marc Collienne, notre envoyé spécial.
L'église de la ville a perdu son toit
Partout, dans les villages se trouvant sur le chemin de Mananjary, on observe le même spectacle de désolation : des modestes cases en bois sous tôles qui n’ont pas résisté à la violence du vent et de la pluie.
Le Père Alain Nambinina, curé de la Cathédrale Saint-Augustin, raconte qu’il a vu le toit de son église s’envoler, au plus fort du passage du phénomène cyclonique.
Des bâches de fortune ont depuis été tirées pour protéger l’intérieur de l’édifice. Aujourd’hui, la pluie s’écoule dans les allées, et, pour la messe, les fidèles sont obligés de se réfugier dans une des ailes de l’église.
Un hôtel presque complètement détruit
L’hôtel voisin a lui aussi été fortement impacté par Batsirai. Six bungalows ont été détruits par le vent et les assauts de la mer. Le toit de l’un de ces bungalows s’est d’ailleurs retrouvé dans la piscine de l’établissement touristique, dont le gérant estime qu’il est détruit à plus de 80 %. La plage fait, elle, office de décharge pour les habitants.
Des centres d'hébergement encore actifs
Des dizaines d'habitants sont encore accueillis dans le collège qui se trouve dans la même rue. La plupart ont tout perdu. Julienne, une femme de 79 ans raconte que sa maison est sous l’eau. Elle ignore où elle ira quand le centre d’hébergement fermera ses portes.
Dans la cour du collège, l’association Fitia, dirigée par l’épouse du président malgache a installé avec une ONG américaine une vaste cuisine pour préparer des repas chauds pour les sinistrés.
Anthony Rakotomahazo, responsable de projets pour Fitia explique que 1 660 repas sont actuellement distribués tous les jours. Mais l’objectif est de pouvoir en distribuer 5 000 d’ici quelques jours.
Et partout dans la ville, c’est le même spectacle de désolation. La vie reprend, mais l’électricité n’est pas encore rétablie partout. Il en est de même pour les réseaux d'eau. De nombreux bâtiments sont dévastés et les travaux de reconstruction débutent timidement.
La situation est plus dramatique encore dans les campagnes. Les cases en bois ont été balayées pas les vents ou ensevelies dans des glissements de terrain. Sur la route, les arbres arrachés ont été grossièrement dégagés pour permettre le passage des convois humanitaires, qui continuent à arriver sur place.