C’est une tragédie silencieuse qui dure depuis des décennies. Madagascar est une île grandiose et accueillante, mais elle est aussi une terre ou de nombreux criminels, parmi les plus abjectes, vivent librement.
"Les dernières statistiques de l’UNICEF, publiées en 2023, démontrent que seulement 19% des mineurs (es) victimes de violences sexuelles avaient porté plainte. Ce même rapport estime que 81% des auteurs de viols et actes de barbarie sur des enfants sont libres", explique Ravaka-Elsie Rakotondramanana, l’administrateur de l’association TAO, interrogé par News-Mada.
Cette fin mars, suite à la publication des statistiques de l’UNICEF, des femmes de l’association TAO ont organisé des événements sportifs dans plusieurs villes de la Grande île pour recueillir des fonds afin d’aider les victimes et leurs familles.
500 km à vélo pour la bonne cause
Aujourd’hui, cinq mois plus tard, c’est au tour de Florentine Razanajafy, fondatrice de TAO, de sensibiliser les médias sur ce drame grâce à son périple de 500 km sur son vélo. Elle s’était élancée d’Antsirabé, la semaine dernière pour rejoindre Morondava, ville côtière de l’Ouest. À raison d'un peu plus de 70 km par jour, elle est arrivée à destination, ce lundi.
Madagascar-Tribune écrit : "Chaque coup de pédale avait un objectif significatif, et chaque ville traversée était un pas important : attirer l’attention sur une réalité tragique qui touche trop d’enfants à Madagascar. 3 à 6 enfants par jour sont violés dans le pays et les viols et les agressions sexuelles sont souvent sous-déclarés en raison de la stigmatisation, de la peur de représailles, du manque de confiance dans le système judiciaire et/ou la corruption des autorités. Les viols sur mineurs sont une injustice insupportable qui laisse des cicatrices indélébiles dans le tissu même de la société".