Madagascar : une hausse des prix du carburant inévitable

Le prix des carburants est gelé depuis deux ans à Madagascar. Un dégel est envisagé, mais le sujet est particulièrement sensible.
À Madagascar, le prix à la pompe de l'essence et du gasoil est figé depuis deux ans. Un gel rendu possible par l'État qui compense la différence. Ce contre-poids grève les comptes publics. Le passif est estimé, fin 2024, à plusieurs dizaines de milliards d'ariary. Le FMI a demandé, en octobre dernier, "la mise en place d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant".

À Madagascar, le prix de l'essence et du gasoil n'a pas bougé depuis le mois de juillet 2022. Malgré les fluctuations du dollar et le coût des transports, le litre de sans-plomb s'écoule toujours à 5 900 ariary (1,21 €) et 4 900 ariary le diesel (1 €).

Ce statu quo serait impossible sans l'intervention financière de l'État. Depuis deux ans, les hausses sont compensées sur les fonds publics. Cette générosité creuse un trou estimé, aujourd'hui, à des dizaines de milliards d'ariary, écrit Midi Madagascar.

Cette situation exceptionnelle n'a pas échappé au Fond Monétaire International, qui dans le programme financé par la Facilité élargie de crédit (FEC), avait prévu ce mécanisme d'ajustement automatique des prix à la pompe. Cette mesure aurait dû prendre fin en juin 2024, mais la fin  de la mesure avait été reportée.

La hausse des prix devient inévitable

Ce sujet sensible est revenu au cœur des discussions en octobre 2024. Les représentants du FMI avaient insisté sur "la mise en place d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant", une mesure qu'ils estiment "crucial pour gérer les risques budgétaires en ajustant les prix à la pompe mensuellement afin de refléter les variations des prix du marché".

Les observateurs soulignent que cette condition est essentielle pour la mise en œuvre des autres mesures du programme financé par la Facilité élargie de crédit (FEC).

En clair, sans l'ajustement des prix aux pompes, l'aide du FMI serait partiellement amputée des financements indispensables pour "la réalisation des grands projets d'infrastructures nécessaires au développement du pays", précise le rédacteur.