Madagascar : à une semaine de l’ouverture de la campagne des présidentielles la tension monte

À Madagascar, tous les observateurs craignent un dérapage incontrôlé avant l’ouverture officielle de la campagne des élections présidentielles. Les hostilités verbales entre les candidats ont dépassé depuis longtemps le stade du fleuret moucheté, comme le rappel Madagascar-Tribune.

Onze des principaux opposants au président sortant ont intenté des recours devant la justice, puis de la Haute Cour Constitutionnelle pour éliminer juridiquement Andry Rajoelina. Ces recours ayant été rejetés, le Collectif des candidats a décidé d’appeler leurs militants à investir, ce lundi 2 octobre 2023, la place du 13 mai : "Toutes les voies et recours sont épuisés. Il est temps de descendre sur la Place du 13 mai pour se faire entendre et nous allons organiser une manifestation pacifique", confie Jean-Jacques Ratsietison à Midi-Madagascar.

La place du 13 mai est un lieu symbolique

Les onze candidats unis n’ont pas choisi la place du 13 mai au hasard. Ce lieu situé devant l’hôtel de ville de la capitale malgache entre dans l’histoire le 13 mai 1972. Le simple meeting politique va mettre fin à l’accession à l’indépendance, qui était sous contrôle négocié avec la France en 1960.

Depuis cette date, tous les bouleversements politiques se sont appuyés sur des foules de plusieurs milliers de manifestants. Pour limiter la contestation et éviter un dérapage incontrôlé, 2 250 gendarmes ont été mobilisés, ce lundi.

Ce dispositif sera insuffisant, le nombre de manifestants espérés par l’opposition répond à l’appel. Des tracts jonchent les rues des faubourgs ? Quelle sera la réponse du peuple ?
L’Express de Madagascar titre ce lundi 2 octobre 2023 : "Meeting du collectif des candidats. Journée à haut risque à Analakely".