Le jardin avec le rosier et le chien, tout du havre de paix. Giovanny Techer habite à Saint-François dans les hauts de Saint-Denis. Le père de famille est au chômage et vit dans une case en bois sous tôles.
“Mon rêve c’est d’avoir une maison potable, pas forcément belle, mais ne serait-ce éviter que le vent et la pluie s’infiltrent. Au moins j’ai un petit toit mais je ne peux inviter personne, pas même mon père.”
Giovanny Techer
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Tous les jours, le père de famille emmène ses trois filles âgées de six à treize ans à l’école. "Elles savent que ce n’est pas facile mais elles s’adaptent à la situation. Parfois elles voudraient inviter des amies, mais elles n’osent pas", explique-t-il.
Étagères fabriquées de toutes pièces, fissures dans la toiture, où toilettes sèches, Giovanny s'adapte avec le peu de moyens à sa disposition.
“Les toilettes il y a un bac dessous, on fait nos besoins et après on vide tout ça dehors dans un grand trou, toutes les deux semaines. Je n’ai pas d’autres choix car je n’ai pas de fosse septique."
Giovanny Techer
23 logements rénovés dans le quartier
Depuis deux ans, le Dionysien est accompagné par la mairie de Saint-Denis, le département et deux associations dans le cadre de la rénovation de son logement. L'électricité a déjà été refaite, mais il attend une rénovation complète.
L’association Mère Veillle s’occupe de 23 maisons dans le quartier nécessitant des travaux. "Certaines habitations sont pires que celles-ci, où on doit reloger les habitants, et démolir certaines parties du bâtiment", reconnaît Fabrice Sanson, chargé de mission dans l'association.
Lutter contre l'insalubrité
Autre lieu, même problématique, à Saint-André, le calvaire de Danie Zitte, mère de onze enfants, est terminé depuis un mois et demi. Elle vivait au rez-de-chaussée d’une maison. Une fuite avait causé un dégât des eaux pendant plusieurs mois, rendant la maison insalubre. Aujourd'hui relogée, elle raconte son calvaire.
“On avait même plus d’électricité, c’était dangereux pour les marmailles, il y avait de l’eau partout, on glissait."
Danie Zitte
Pour Elise Rougemont, coordinatrice du pôle "Logement D'abord" de la fondation Abbé-Pierre, "le cas de Danie est symptomatique d’un manque de solutions pour les familles nombreuses sur le territoire. Il y a des familles nombreuses à la Réunion qui ont besoin de se loger et d’être mises à l’abri", poursuit-elle.