Malgré des prix en hausse à La Réunion, l'engouement pour les pétards ne faiblit pas à l'approche des fêtes

A l'approche Noël, les pétards et feux d'artifice sont de retour dans les rayons
A quelques semaines des fêtes, les rayons des commerces sont déjà bien achalandés en articles d'artifice. Parmi eux, les très prisés pétards, qui, même plus chers qu'avant la crise sanitaire, séduisent toujours la clientèle réunionnaise.

Cette cliente croisée dans un bazar nous le dit sans détour : "A La Réunion, des fêtes sans pétards, c'est pas des fêtes !". Même si cette année elle y consacrera moins d'argent que d'habitude, hors de question de ne pas en acheter du tout. 

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Cette année encore, la passion des foyers réunionnais pour les pétards ne se dément pas, même si les prix ont augmenté. ©Réunion la 1ère

Il faut dire que ces articles représentent 20% du chiffre d'affaires annuels de ce petit commerce comme il en existe des dizaines partout sur l'île. Dès l'entrée, le rayon dégouline de feux d'artifice et pétards en tous genres, à des prix variés partant de quelques euros jusqu'à la centaine. 

"Jusqu'à 1 200 euros de pétards" 

Pour Younous Tahora, gérant d'un bazar, la saison a commencé. Doucement depuis quelques jours, avec des paniers d'une vingtaine d'euros surtout composés de petits articles d'artifice. Puis, à l'approche de Noël, les budgets vont s'accroître. "300, 400... jusqu'à 1 200 euros de pétards", avance le commerçant, souriant face à ces ventes qui "vont très bien". 

Si la clientèle semble acheter davantage, et plus tôt que l'an dernier, de ce que constate Younous Tahora, les prix ne sont pas encore revenus à leur niveau d'avant-Covid. 

Des approvisionnements par bateau en retard...

Hassen Bangui, artificier et grossiste, explique ne pas encore avoir reçu tous les containers attendus, mais se vaut rassurant : il a "de quoi satisfaire tout le monde". En cause, la ligne maritime entre la Chine et La Réunion, fermée suite à la crise sanitaire, qui n'a rouvert que depuis le mois de juillet dernier, explique Hassen Bangui. Or, c'est par cette ligne maritime que La Réunion était alimentée en articles d'artifice. Des quelques centaines de tonnes de pétards qu'il reçoit habituellement, le grossiste dit en avoir reçu "moitié moins que les années précédentes avant-Covid". 

...et hausse des prix

 Cette réouverture tardive a donc occasionné un certain retard dans le réapprovisionnement. En attendant, comme ces deux dernières années, il aura fallu passer par un affrètement privé "très cher", que ce soit par voies aérienne ou maritime, pour que les pétards et feux d'artifice arrivent sur les étals en ce début décembre. 

A l'approche Noël, les pétards et feux d'artifice sont de retour dans les rayons des bazars.

Conséquence : les articles d'artifice restent plus chers qu'avant la période Covid. Exemple avec un des produits star : le filets de pétards 400 coups, dont le prix a "quasiment doublé", souligne Hassen Bangui. Même s'ils restent à un prix relativement abordable : dans un des bazars visités en ce début décembre, un paquet de ces pétards "400 coups" se monnayait à moins de 6 euros. 

Des achats malgré tout 

De toute façon, "la demande n'a pas baissé après le Covid", observe l'artificier-grossiste. Tendance qu'Hassen Bangui explique par "le besoin de faire la fête avec de l'artifice pour célébrer Noël et le réveillon" après la crise sanitaire. 

A l'approche Noël, les pétards et feux d'artifice sont de retour dans les rayons

Ce client, rencontré dans un bazar, se laissera tenter avec un critère en tête : "le pétard qui fait le plus de bruit !", sourit-il. Mais cette année, son budget dédié sera moins élevé que d'habitude, concède-t-il. Soit "moins de 100 euros, mais vu les prix maintenant, plus de 50 euros". Il regrette par ailleurs les prix pratiqués il y a quelques années : "avant, pou 30 euros navé tout ce té i faut". 

Emma, une autre cliente, retraitée, passe pour sa part son tour. "J'aurais bien aimé avoir un budget pétard, parce que j'adore quand i pète, mais j'ai pas de sous !", soupire-t-elle, arguant qu'elle préfère utiliser cet argent pour remplir son assiette.