Marée noire: le remorquage de la partie avant du Wakashio a commencé

La proue du bateau japonais doit être tractée au large de l'île Maurice. Les opérations de remorquage ont commencé ce mardi matin mais elles ont été interrompues dans l'après-midi. 
Ce n'est pas une illusion d'optique. Les images le prouvent: la proue du MV Wakashio a bien commencé à être remorquée vers le large de l'île Maurice. La décision a été prise par le gouvernement mauricien en concertation avec les 3 experts français. Elle a été également validée par le conseil de crise présidé par le premier ministre Pravind Jugnauth.

Les opérations de tractage ont commencé ce matin mais elles ont été interrompues dans l'après-midi. Selon les membres du "National Crisis Management Commitee" l'objectif est de "remorquer la partie avant du navire à 14,8 km de la limite extérieure" et de laisser couler l'épave à 2000 mètres de profondeur. 
Interrogé ce mardi après-midi sur l'avenir du MV Wakashio, le ministre des Outre-mer a répété qu'aucune décision n'avait été prise. Sébastien Lecornu assure que « les experts français continuent leur travail sur place » et évaluent « deux types de scénarios : celui de remorquer la partie avant de l’épave vers un chantier de déconstruction, ou ,celui poussé par l’armateur, de couler l’avant de l’épave ».
 

Les experts sont en train de regarder l’état de propreté de la partie avant du bateau. S’il devait être coulé, il faut savoir à quel endroit et quel sera l’impact sur l’environnement et sur la sécurité maritime.

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer


Hier lundi, le Japon a annoncé l'envoi imminent d'une nouvelle équipe d'experts sur l'île Maurice pour participer aux efforts de dépollution, un millier de tonnes de fioul s'étant écoulé du MV Wakashio échoué depuis le 25 juillet dernier sur un récif à la Pointe d'Esny dans le sud-est de l'Île Maurice.

Cette annonce intervient alors que le gouvernement mauricien a exprimé son intention de réclamer des compensations pour les dégâts commis par l'échouement du bateau.
 

Le Japon envoie des experts


Tokyo avait déjà dépêché sur l'île Maurice une première équipe de six experts, comprenant notamment des gardes-côtes et des diplomates, pour contribuer aux efforts en vue de contenir la pollution.

Une nouvelle équipe de sept spécialistes quittera le Japon demain mercredi, et acheminera du matériel, dont des produits absorbants, pour aider à résorber les nappes de fioul qui se sont déversées dans les eaux cristallines de l'île. 
 

La fuite d'hydrocarbures a causé de graves dommages à l'environnement de la côte sud-est de Maurice et aura aussi un inévitable impact sur l'industrie touristique du pays

Ambassade du Japon à Maurice


Entre 800 et 1 000 tonnes de fioul se sont échappées des flancs éventrés du MV Wakashio et ont souillé les côtes mauriciennes, notamment des espaces protégés abritant des forêts de mangrove et des espèces menacées.
 

Une aide de 215 euros pour les victimes de la marée noire 


Le gouvernement mauricien a annoncé ce mardi le versement d'une première aide de 215 euros (10 200 roupies) pour chacune des victimes de la marée noire (pêcheurs, poissonniers et plaisanciers du Sud-Est). Le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo l'a confirmé aujourd'hui devant l’Assemblée nationale. Le "Solidarity Grant" devrait être versé à partir du 28 août, et ce, jusqu’à la reprise normale des activités économiques dans cette région.

Les deux tiers avant de l'épave du MV Wakashio ont commencé à être remorqués avant d'être coulés au large pour éviter des dégâts supplémentaires. La partie restante, qui contient les moteurs et environ 30 mètres cubes de pétrole est encore coincée sur le récif.

Les causes de cette catastrophe ne sont pas encore clairement identifiées mais après la nouvelle audition aujourd'hui capitaine du Mv Wakasio , Sunil Kumar Nandeshar, la piste d'une négligence, d'une erreur humaine,  est privilégiée par les enquêteurs. Il est accusé d'avoir enfreint l'article 5 de la loi sur la piraterie et la violence maritime. 
 3 autres membres de l'équipage ont confirmé l'organisation d'une fête d'anniversaire à bord du vraquier le jour de l'échouement. 3 indiens, 1 sri lankais et 16 philiippins travaillaient sur ce bateau japonais.