Mathys Phibel, un Réunionnais de 21 ans, réussit le concours de directeur des services de greffe judiciaires

Mathys Phibel, un Réunionnais de 21 ans, réussit le concours de directeur des services de greffe judiciaires
À tout juste 21 ans, le jeune Réunionnais Mathys Phibel prêtera serment en octobre prochain à Dijon en tant que futur directeur des services de greffe. Une grande étape après avoir réussi ce concours de catégorie A. Il devra porter la fameuse robe noire. Faute de moyens, Mathys fait appel à la générosité des Réunionnais en ouvrant une cagnotte leetchi.

Mathys Phibel, un jeune Réunionnais de 21 ans, a décroché brillamment le concours de directeur des services de greffe judiciaires. C’est une fierté pour sa mère, qui l'a élevé seule.

En octobre prochain, il prêtera serment à Dijon, où il suivra une formation de 18 mois à l’École Nationale des Greffes. Il devra porter la fameuse robe noire. Mais, faute de moyens, Mathys fait appel à la générosité des Réunionnais en mettant en place une cagnotte leetchi.

Un exemple pour la jeunesse réunionnaise

Mathys Phibel est titulaire d’une licence en droit et d’un master en Justice, Procès et Procédures. Il a été séduit par l'opportunité du concours après avoir découvert le dispositif "prépas talents" du service public.

J'ai bénéficié du dispositif "prépas talents" au vu de mes conditions. Donc, un ultra-marin issu de la classe moyenne, de la tranche basse, si je peux dire les choses comme elles sont. Grâce à ce dispositif, je n'ai pas eu à me soucier de mes ressources, du prix du loyer, j'ai été hébergé par l'école. J'ai eu un ordinateur à ma disposition. Ça m'a beaucoup aidé.

Mathys Phibel, futur directeur des services de greffe judiciaires

"Aider son prochain, travailler et étudier pour réussir"

Depuis tout petit, Mathys était déjà parmi les meilleurs. "Quand il avait cinq ans, il savait déjà ce que c'était un atome. Même s'il était en avance pour son âge, il a toujours aimé étudier. Il a sauté le CE2. Il était à l'université du Tampon à seulement 16 ans", raconte sa mère.

À la suite d'une préparation intense, Mathys Phibel a appris la bonne nouvelle avec émotion. Sophie Fetisoi, mère de Mathys, partage son bonheur. Aujourd'hui, elle est fière de lui. "Même si j'étais seule, j'ai toujours dit qu'il fallait aider son prochain. Je disais souvent qu'il fallait travailler et étudier pour réussir", lance-t-elle.

Une cagnotte leetchi mise en place pour financer la robe noire de Mathys

Pour prêter serment, il faut porter la robe noire, un vêtement sur mesure qui coûte cher. "Ce genre de vêtements ça coûte minimum 700 ou 800 euros, chiffre Sophie Fetisoi. C'est un vêtement que l'on peut louer, mais Mathys tient absolument à avoir sa robe à lui".

Dans quelques années, Mathys Phibel envisage de devenir magistrat et de revenir à La Réunion pour sa carrière. "Le directeur des services de greffe peut rester pendant cinq ans à ce poste, et, au bout d'un entretien avec un jury, il peut devenir magistrat premier grade", explique Mathys Phibel.