Maurice : 4 tests positifs et relance de la campagne de vaccination

L'île Maurice est toujours confinée. La levée, de cette mesure extrême, doit avoir lieu jeudi à minuit. Cependant, de nombreuses voix demandent sa reconduction, tant que des doutes subsistent concernant la propagation de l'épidémie de Covid. Lundi, 4 des 644 tests étaient positifs.

Quatre des 644 tests effectués lundi 22 mars 2021 à l'île Maurice se sont révélés positifs. Ce résultat est très encourageant, pourtant, il est trop tôt pour pousser un ouf de soulagement. Trois des quatre dernières personnes positives sont des soignants, nous apprend Radio One. Ils ont été contaminés en s'occupant des personnes touchées par la seconde vague. 

En moins d'un mois, les autorités de Santé de l'île sœur comptabilisent 202 cas positifs. Ce rebond épidémique, est-il maîtrisé et l'île Maurice peut-elle se "déconfiner", jeudi à minuit ? Rien n'est moins sûr. Dans tous les pays touchés par ce virus, les bonnes nouvelles précédaient des mauvaises. De nombreuses autorités médicales plaident pour la reconduction du confinement. Des pistes concernant la future décision devrait filtrer des hautes sphères de l'exécutif dans les prochaines 48 heures.

La vaccination reprend avec le Covaxin

 

La stratégie vaccinale de l'île Maurice a été stoppée en plein vol par "l'affaire" AstraZeneca. La suspension de l'utilisation du produit dans plusieurs pays européens, les investigations complémentaires effectuées par l'Agence Européenne du Médicament (EMA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont fissuré, en général, la confiance des citoyens concernant ce produit. 

L'île Maurice va réserver les 100 000 doses restantes de l'AstraZeneca pour les personnes qui ont déjà été traitées avec ce produit. Le protocole implique deux piqûres pour être immunisé. Les Mauriciens déjà vaccinés ne redoutent pas la poursuite du traitement. Dans le même temps et pour éviter toute polémique, les autorités ont relancé la vaccination des Mauriciens en s'appuyant sur le Covaxin. Un vaccin qui attend d'être homologué, mais les Mauriciens se montrent confiants, selon L'Express de Maurice.

Les vedettes locales se font vacciner

Pour inciter les Mauriciens à se faire vacciner, les artistes de l'île soeur ont reçu la première dose de Covaxin. 

Sada Rajiah, cinéaste, Eric Triton célèbre guitariste, Ludovic Lamarque, chanteur (surnommé Mister Love), Alain Narainsamy, humoriste, se sont soumis de bonne grace à l'injection, note Défimédia. Pourtant, ce produit est en attente d'homologation. 

Les journalistes de IonNews nous rappellent que le laboratoire Bharat Biotech, l'inventeur du Covaxin, n'a toujours pas déposé son dossier de validation auprès des services de l'OMS. Même constat en Europe, où des discussions ont été entamées, mais pour l'heure : "les autorités européennes ne sont pas encore prêtes à valider ce vaccin".

"Non, à la vaccination obligatoire !"

 

Dans ces conditions, des voix dissonantes se font entendre. La vaccination pour les détenteurs de Work Access Permit est dénoncée par Rezistans Ek Alternativ. Selon les militants, les détenteurs du WAP sont obligés de se rendre dans un centre pour être vaccinés : "La manière dont cela se fait actuellement, avec l’utilisation du Work Access Permit, cela ressemble à une vaccination forcée. C’est la police et le patronat qui décident qui doit être vacciné. Dans une grande compagnie proche de l’État, ceux qui ont choisi de ne pas se faire vacciner ont demandé quelles pourraient en être les conséquences et on leur a répondu qu’ils seront informés lundi. Donc, il est possible qu’il y ait des sanctions", confient-ils au journal Le Mauricien.

L'autre interrogation, des militants de cette association, concerne la réquisition des dockers missionnés pour le déchargement d'un navire dont la marchandise est destinée au supermarché spécialisé dans la vente de produits sportifs. Il n'a pas encore ouvert ses portes et restera fermé, obligatoirement pendant le confinement. 

Selon eux, ces WAP et ce débarquement ne se justifient pas : "Où est l'urgence ?",  s'interrogent les militants.