Maurice-Affaire du Molnuvirapir : les premières têtes tombent

Deux fonctionnaires, du ministère de la Santé, invités à prendre leurs retraites anticipées à la fin du mois, deux autres suspendus. Les révélations et les investigations sur l’achat du médicament confirment de nombreuses irrégularités.

L’achat du Molnupiravir devait être un formidable espoir pour les Mauriciens. Pourtant, cet investissement est devenu une "Affaire" ! Mercredi 15 et jeudi 16 décembre 2021, les inspecteurs de l’ICAC (service de lutte contre la corruption à l’île Maurice) ont effectué des perquisitions au siège du ministère de la Santé, au ministère du Commerce, dans les bureaux des Douanes et de la société importatrice mise en cause (NDLR : CPN Distributors Ltd).

À l’issue de ces deux journées, quatre cadres du ministère de la Santé de l’île Maurice ont été invités à s’expliquer devant leur hiérarchie. Deux ont accepté le principe d’un départ anticipé à la retraite. Il deviendra effectif fin décembre 2021. Les deux autres ont été suspendus et seront, éventuellement, affectés à de nouvelles fonctions, précise L’Express de Maurice.

Des documents compromettants

 

Ces décisions confirment une grande fébrilité à la tête de l'exécutif. La sérénité affichée, suite aux premières interrogations, semble très entamée. Des anomalies ont été relevées dans les premiers documents saisis. Selon des sources internes, des questions doivent être posées concernant les passations de marchés et le prix réel d’achat du médicament, note IonNews.

Selon le fabricant, Optimus Pharma, le fournisseur de CPN, le comprimé est vendu 0,40 dollar, soit 17 roupies mauriciennes ou 0,34 euro, l’unité. Pourtant, sur les factures de l’importateur (CPN), la gélule serait achetée, 1,65 dollar, soit 72 RS ou 1,45 €. Une différence qui explique l'inflation des prix du Molnupiravir entre la première et la seconde commande, mais qui est totalement injustifiée.

Le ministre de la Santé tente d'encaisser les coups

 


Le ministre de la Santé mauricien est en première ligne depuis, bientôt, deux ans. Il a fait front face aux vagues Covid, aux déferlantes et aux polémiques, mais ce dossier n'est pas de l'ordre décisionnel, il est judiciaire.
Certes, l’exécutif n’est pas, jusqu’à preuve du contraire, directement mis en cause. Cependant, si les surfacturations, d’un produit médicamenteux censé soigner la population sont avérées, les conséquences politiques sont imprévisibles.

Un point noir est déjà mis en exergue par les opposants et les syndicalistes. Après les premières révélations, des membres du gouvernement ont porté plainte pour découvrir d’où venait la fuite. Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a expliqué, jeudi qu'il s'est tourné vers l’ICAC, écrit Défimédia.