Maurice : le Brexit impacte l’économie de l’île sœur

L’économie mauricienne subit de plein fouet la chute libre de la Livre Sterling (16%) depuis le 23 Juin 2016, jour du référendum. D’ici la fin de l’année le secteur de la manufacture aura perdu 260 millions de Roupies mais, tous les secteurs sont menacés. 
La décision de la Grande-Bretagne de sortir de l’Union Européenne n’est pas sans incidence pour l’île Maurice nous apprend le journal Le Mauricien. Alors que le Brexit n'est plus à la une de l’actualité française, il demeure au cœur des préoccupations quotidiennes du ministre de l’économie mauricienne. L’île sœur est très liée à l’ex-puissance coloniale et la majorité de ses échanges économiques se font avec elle.
Quand la Livre Sterling s’effondre, tous les secteurs de l’économie mauricienne sont impactés.
Lors d’une réunion du Technical Working Group (TWG), comprenant des membres du gouvernement et des représentants du secteur privé, il a été établi un plan de vigilance pour le tourisme, l’agro-industrie, le seafood, les services financiers, l’ICT/BPO, le sucre et la manufacture. Dans ce seul secteur, les industriels mauriciens ont perdu 260 millions de roupies d'ici le 31 Décembre 2016…
 
Des solutions pour amortir le Brexit ?
 
Sans céder au catastrophisme, les responsables de l’économie de l’île Maurice suivent au jour le jour l'évolution des relations entre la Grande-Bretagne et l’Union Européenne. Les Britanniques disposent de trois ans pour valider leur sortie de l’UE. Si le Hard-Brexit se confirme, l’industrie mauricienne devra évaluer l’incidence de cette décision sur les relations entre les ex-partenaires de l’UE avant de se tourner vers d’autres sources d’échanges. Les spécialistes de l’île sœur évoquent plusieurs stratégies possibles. Parmi les pistes évoquées les proches voisins dont La Réunion, les pays de l’Union-Africaine ou du Pacifique. Ils évoquent également l’obligation pour les industriels de se diversifier voire de se tourner vers d’autres productions…
 
Les conséquences à venir du Brexit
 
Concernant le tourisme, l’île Maurice devrait être rapidement fixée. Elle vient de lancer une vaste campagne publicitaire en Angleterre. Les retombées seront-elles touchées par la baisse du pouvoir d’achat des clients potentiels ?
La filière cannes dépend en grande partie des quotas européens. Ceux-ci doivent être abolis en Septembre 2017. Le sucre mauricien serait alors en concurrence avec les producteurs brésiliens et vietnamiens. Une position intenable…
Le Seafood Hub installé à Port-Louis a été subventionné à hauteur de 30 millions d’Euros par l’UE avec un accès privilégié au marché européen. Sans la Grande-Bretagne, Maurice se retrouve en concurrence directe avec la Thaïlande, les Philippines et l’Indonésie…
Sans compter la manufacture qui exporte pour 5 milliards de roupies de marchandise tous les ans via l’Angleterre etc… un tableau très sombre qui est loin d’être clôt.