L'île Maurice est confrontée à une crise sans précédent. En plus des difficultés sanitaires, économiques et politique, elle doit faire face à une surveillance accrue de ses transactions financières. Pour sortir de la liste grise du GAFI, le Premier ministre a demandé l'aide de l'Inde.
L'île Maurice est officiellement inscrite depuis 2020 sur la liste grise du GAFI. En clair, les banques mauriciennes ne présenteraient pas la transparence nécessaire pour suivre les flux financiers qui transitent sur ses comptes. L'argent proviendrait de trafiquants d'armes, de drogue voire de l'évasion fiscale. Une partie de ces sommes servirait également à financer le terrorisme...
Pravind Jugnauth, Premier ministre, a demandé Subrahmaniam Jaishankar, ministre des Affaires étrangères de l'Inde, d'interférer en faveur de Maurice pour que son pays sorte de la liste grise du GAFI (Groupe d’action financière), écrit ce mardi 23 février 2021, L'Express de Maurice. Cette instance élabore les règles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les autres menaces liées pour l’intégrité du système financier international. Pour contraindre les Etats à suivre la ligne générale, elle dispose de deux listes. La grise grise qui comprend 16 pays et la noire qui concerne la Corée-du-Nord et l'Iran.
L'île Maurice peut-elle sortir de la liste grise ?
L'inscription de l'île Maurice sur la liste grise du GAFI peut disparaître si les observateurs estiment que le pays apporte désormais la transparence exigée. Il serait question d'une possibilité en décembre 2021, voire février 2022.
Cependant, le répertoire des paradis fiscaux du Groupement semble incomplet. Les Bahamas, le Panama, le Botswana, le Zimbabwe, le Ghana et l'île Maurice, sont-ils les seuls Etats à ne pas regarder d'où proviennent et où vont les fonds qui transitent dans leurs banques ?
Où sont passés les 82 pays, dont plusieurs sont en Europe, qui ont des pratiques douteuses voire franchement hostiles pour les ministères des Finances des pays voisins ?
Que dire de cette publication du "Tax Justice Network" qui s'est penché, l'an dernier, sur le secret financier dans le monde et les activités offshore des pays...
Les transactions financières illicites étaient estimées, le 18 février 2020 (avant la crise sanitaire), à 1 600 milliards de $.