Il y a deux ans, déjà, le corps calciné était découvert dans un champ de canne du secteur de Moka. Le meurtre de cet homme d’affaires fin octobre 2020, militant du parti orange, n’a toujours pas été élucidé.
Depuis cette date, les révélations et les scandales se succèdent. Ils sont autant de cailloux sur le chemin judiciaire.
Le dernier concerne les prétendues fuites judiciaires concernant l’enquête dont Télé Plus se serait fait l’écho. D’ailleurs, le directeur de l’information de ce média Nawaz Noorbux a été convoqué au Central Criminal Investigation Départment (CDD), nous apprend Le Mauricien.
Les révélations journalistiques à la base d’un complot ?
Nos confrères de Défimédia, Radio Plus, Télé Plus, s’étonnent d’être qualifié de "complotistes". Ce terme à la mode est l’objet d’une explication sémantique, ce mardi matin, sur leur : "Souvent, en haut lieu, dès qu’on se sent acculé, on joue de la rhétorique complotiste, qui est décrit par l’historien américain Richard Hofstadter comme un "style paranoïaque"."
"Comment la fuite de ce rapport peut-elle être un complot ? Est-ce que révéler au public les contenus d’un rapport explosif autour d’un mystérieux cas toujours non-élucidé qui l’interpelle relève d’un complot ? C’est peu probable. S’il en est un, à coup sûr, c’est un noble complot. La démarche – qui dérange certains malheureusement – n’est avant tout que d’apporter le peu d’éclairage disponible sur une obscure affaire qui défraie la chronique depuis deux ans."
"Un noble complot qui va aiguillonner les agences d’investigation. Sans conteste, c’est un noble complot comparé à cet odieux complot de maquiller un crime en suicide."
Une question au Parlement
Ce nouvel incident intervenant la veille de la rentrée parlementaire, les oppositions se sont saisies du dossier : "C’est une affaire qui nous préoccupe énormément. C’est choquant. Nous devons connaître la vérité", a déclaré le whip de l’opposition, Patrice Armance.
Les députés de l’entente de l’Espoir, regroupant le Mouvement militant mauricien, le Parti mauricien social-démocrate et le Rassemblement mauricien ainsi que les députés du Parti travailliste ont décidé de faire bloc. Ils devraient cibler, lors de leurs interventions sur ce sujet Yogida Sawmynaden, ex-ministre du Commerce, dont le nom apparaît dans le rapport du juge d’instruction en charge de l’enquête sur le meurtre de Soopramanien Kistnen, confirme L’Express de Maurice.
Il serait, au minimum, indirectement dans cette affaire criminelle. Il a démissionné du gouvernement, à la suite de ses auditions en 2021, mais depuis, il siège toujours à l’Assemblée. Pour l’opposition, désormais, il doit renoncer à sa fonction. Rappelons qu’il n’a pas été jugé et donc pas condamné. Il bénéficie donc de la présomption d’innocence.