Bloquer les prix de vente des produits de première nécessité l'unique solution pour éviter des drames dans les strates les plus pauvres des populations défavorisées.
Ce week-end, le Parti radical de l'île Maurice, Rezistans ek Alternativ a fait part de la souffrance d'une large partie de leurs compatriotes. Ils ont souligné que les plus pauvres ne s'en sortent plus. Ils ont tenu à combattre l'idée que les solutions individuelles ou communales sont irréalistes voire dangereuses.
Le pouvoir d'achat et la formation des prix dépendent du gouvernement, les militants déplorent : "La faillite de la politique des prix", ils dénoncent "les cartels de distribution qui contrôlent le marché", laissant la population à la merci des prix exorbitants qui leur sont proposés. ReA suggère ainsi, une "politique ouverte et juste", écrit Le Mauricien.
Des aides au compte-gouttes
Chez nos voisins, de nombreux produits sont vendus moins chers qu'à La Réunion. Cependant, surtout n'imaginez pas que cette différence soit liée à un cadeau des importateurs ou des producteurs. La réponse est liée à la structure des prix.
En clair, chaque pays prélève un pourcentage du montant via des taxes pour assurer des services publics (routes, écoles, soins etc.). Ces sommes versées, via l'impôt, sont récupérées dans un pot commun géré par l'exécutif. En gros, la solidarité entre les citoyens dépend de cette "tirelire".
À Maurice, les citoyens reçoivent des aides, mais elles sont réduites à la portion congrue. Difficile de vivre, les bénéficiaires survivent !
- Un retraité percevra au minimum, 9 500 rs (202, 46 €)
- Un chômeur perçoit au minimum 5810,58 rs (107,81 €) et au maximum 19 739, 05 rs (420,67 €)
- La pension d'invalidité est de 5 810 rs (123,82 €)
217, 38 € par mois pour vivre à trois
L'Express de Maurice dresse le portrait de Shane. Il est âgé de 24 ans, travaille dans une entreprise de lavage de voiture. Il gagne 10 200 rs par mois (217,38 €). Il vit avec sa mère et son plus jeune frère.
Ils n'ont que son salaire pour survivre. Son frère poursuit ses études et sa mère n'a pas de revenu. Ils comptent chaque roupie, regardent le prix de chaque produit. En début d'année, ils parvenaient à faire les courses de la semaine avec 700 roupies. Aujourd'hui, Shane débourse 1 000 roupies. Il a tenté de trouver un autre travail : "J’ai essayé de décrocher divers emplois, mais à chaque fois, cela ne marchait pas. En revanche, d’autres qui ne possèdent ni les mêmes diplômes, ni les qualifications requises, passent. C’est aberrant. On voit bien la force du backing qui persiste toujours aujourd’hui".