La protection de l'environnement est devenue un sujet sensible à l'île Maurice, comme dans tous les pays touchés par des catastrophes écologiques. Comment oublier, la marée noire, suite au naufrage du Wakashio en juillet 2020. Moins de deux ans plus tard, nos voisins redoutent le pire. Si les secouristes sont parvenus à extraire du banc de sable, deux navires. Malheureusement, cinq jours plus tard, deux bateaux de pêche taïwanais sont, eux, toujours piégés. Ils sont couchés sur le flanc à la limite de la barrière de corail qui protège le lagon de la Pointe-au-Sable, une position identique à celle photographiée par Défimédia le jeudi 24 février 2022.
Au fil de la houle et de la répétition des chocs, les coques des longliners cèdent. Sur les images partagées sur Facebook par Reuben Pillay, on voit clairement des ouvertures se creuser. Avec son drone, il désigne des zones irisées sur l'eau turquoise du lagon. Des traces potentielles d'huile ou de fuel, selon le pilote.
Des garde-côtes dépourvus
Les garde-côtes mauriciens se démultiplient. Ils luttent avec les rares moyens dont ils disposent. Mercredi 23 février 2022, alors qu'ils tentaient de se rendre sur la zone des naufrages en "zodiac", le moteur du canot pneumatique est tombé à l'eau. Interrogés sur cet incident dérangeant, l'un des secouristes a expliqué : "Je trouve que c’est bien que cela soit arrivé sous les yeux des médias car cela aidera le peuple à voir avec quel genre d’outils nous sommes supposés travailler", écrit L'Express de Maurice.
Cet incident n'est pas le fruit du hasard ! Les garde-côtes entretiennent et réparent eux même le matériel. Ils sont sauveteurs, plongeurs, pilotes et mécaniciens... Le problème est qu'ils travaillent avec des bouts de ficelles. Faute de matériel neuf, le pire, qui est incertain, finit par arriver. L’inspecteur Shiva Coothen, interrogé par L'Express de Maurice, affirme : "Chaque demande qui est faite pour des outils est prise en considération." Une position que ne partagent pas les premiers concernés : "Mentir n’arrangera en rien notre situation. Nous sommes des bouffons aux yeux de la population alors que si on avait ce qu’il nous faut tout cela ne serait pas arrivé."
Enfin, des amateurs se sont rendus à proximité des bateaux de pêche toujours naufragés, pour filmer les barrages anti-pollution. Parmis eux, Alain Malherbe qui s'interroge