L'île Maurice a retenu son souffle jeudi, après-midi, au moment des obsèques du nouveau né décédé pendant l'accouchement, lundi à l'hôpital. Une enquête a été ouverte pour déterminer, si une négligence médicale a eu lieu. La polémique concerne aussi les morts de 9 dialysés en 11 jours.
Le système de Santé de l'île Maurice et, plus précisément, les services hospitaliers essuient de vives critiques après les morts d'un nouveau né et de neufs patients dialysés, infectés par la Covid-19. Dans les deux cas, des enquêtes ont été diligentées par les autorités, cependant L'Express de Maurice s'interroge sur l'impartialité des responsables en charge des investigations.
Dans ce long article, Iqbal-Ahmed Khan, détaille les raisons des doutes légitimes concernant les conclusions finales. Les premières investigations sont effectuées en interne comme le révèle IonNews. Les secondes seront réalisées, par des médecins et des spécialistes des hôpitaux mauriciens. Sans faire injure au corps médical de l'île sœur, une cellule indépendante permettrait d'éliminer définitivement la moindre suspicion.
Il souligne que ces dernières années, un médecin a été reconnu coupable de négligence médicale. Il avait coupé accidentellement l'artère aorte d'une jeune patiente, décédée, en mai 2005. Sa culpabilité a été reconnue en 2019.
Enterrement et émotion
Jeudi, l'île Maurice s'est recueillie lors des obsèques de Prishtee. La mise en terre du petit cercueil blanc, dans les bras du papa quelques secondes plutôt, ne pouvait pas laisser insensible. Aujourd'hui, reste de nombreuses questions sans réponse.
L'accouchement de l'enfant, après 7 mois de grossesse, seulement, devait avoir lieu par césarienne, ce lundi à l'hôpital de Pamplemousse. La maman étant diabétique, il devenait urgent de provoquer la naissance de l'enfant pour protéger le bébé et la mère. Pour une raison qui reste à déterminer, le gynécologue-obstétricien n'a pas eu recours à l'intervention chirurgicale. La naissance devait avoir lieu par voix basse. Cette décision, est-elle à l'origine de la tragédie ? Impossible de répondre... L'enfant est morte étouffée, selon les premières conclusions du médecin légiste écrit Le Mauricien.
La détresse des parents, la douleur de la mère partagée sur les réseaux sociaux et l'absence de transparence dans ce genre de dossiers créent une nouvelle polémique.
9 dialysés sont décédés en 11 jours
La mort des 9 patients qui ont été dialysés à l'hôpital de Souillac est au cœur des interrogations concernant le fonctionnement des hôpitaux et le système de Santé de l'île Maurice.
Outre la nourriture inadaptée, pour des personnes souffrant d'insuffisance rénale, servie à l'hôtel où les patients dialysés sont en quarantaine, il est question du matériel du service de dialyse. Un rapport transmis, en 2019, au ministère de la Santé soulignait : "60 % des appareils de dialyse utilisés ont entre 13 et 19 ans, alors que la durée de vie normale de ces appareils est de 10 à 12 ans."
Enfin, l'association des dialysés de l'île Maurice demande que les patients dialysés, en quarantaine depuis trois semaines, soient transférés d'urgence dans les services des hôpitaux Nehru ou Dr Bruno Cheong, afin qu'ils soient pris en charge psychologiquement. Une urgence absolue alerte les spécialistes.