Maurice : enfants, pères, mères et grands-parents expulsés vivent dans la rue depuis 100 jours

161 cases en tôles, illégales, ont été détruites le 1er juin 2020 au Sud de l'île Maurice. L'opération coup de poing s'est déroulée pendant le confinement, loin des regards. 100 jours plus tard, les familles, jetées à la rue, survivent sous des bâches avec leurs grand-parents et les nouveaux nés.

Le cardinal Maurice Piat, l’haltérophile Roilya Ranaivosoa et son mari Cédric Coret, aussi sportif, la chanteuse Joëlle Coret, le musicien Zulu se sont mobilisés depuis le premier jour pour dénoncer l'opération de destruction des bidonvilles qui s'est déroulée le 1er juin 2020, dans le Sud de l'île Maurice. 161 cases en tôle construites illégalement étaient visées. Elles étaient implantées à Pointe-aux-Sables et Riambel. Ces destructions à coups de bulldozer ont été réalisées pendant le confinement.

En quelques heures, les "squatteurs" se sont retrouvés à la rue, sans la moindre feuille de tôle pour se protéger de la pluie et du vent. Cela fait désormais 100 jours que ces familles, leurs enfants en bas âge et les grand-parents survivent à l'hiver austral. Ils veulent travailler, mais la covid-19 a fermé les hôtels dans lesquels ils étaient employés.

Des humains vivent ici


Démunis, dépourvus du minimum, ils bénéficient, heureusement, de la solidarité. Des associations organisent des collectes pour leur offrir, un minimum. L'église tente également de peser sur le gouvernement pour qu'une solution soit enfin offerte aux familles. 
Les élus de la circonscription n°14 sont montés au créneau, le 9 juin 2020, pour demander au ministre du logement, Steven Obeegadoo, de tenir ses engagements. Voilà, 100 jours que ces "squatteurs" attendent le toit promis. À l'entrée du campement, une pancarte témoigne de leur sentiment : "Humans live here".

Une mère de famille livre à haute voix ce que tous ses amis et voisins ressentent quand on les accuse de vouloir vivre grâce aux dons : ""nou pé vinn rod tou kado". Ce n’est pas vrai. Donnez-nous au moins la chance d’avoir un logement décent", écrit L'Express de Maurice.