Maurice : gère sa ressource en eau et anticipe une éventuelle sécheresse

La gestion de la ressource en eau devient une priorité dans l'île sœur
Cette année 2023, comme en 2022, les pluviomètres de l’île sœur enregistrent un déficit de 40% des précipitations. Des pluies sont prévues fin octobre. Elles devraient éviter la pénurie que redoutent les gestionnaires de la précieuse ressource. Ce risque, récurant, est lié au changement climatique.

L’île Maurice a les yeux rivés sur ses réserves d’eau douce. En 2022, nos voisins n’avaient pas enregistré de précipitations suffisantes du mois d’août au mois de décembre.

L’océanographe et environnementaliste, Vassen Kauppaymuthoo, note que la pluviométrie a diminué de 8% depuis les années 50. Cette baisse est infime, mais avec la croissance exponentielle de la population, la ressource doit être gérée avec toujours plus de précautions.

Défimédia écrit : "L’année précédente, le pays a frôlé une catastrophe, avec seulement une semaine d’eau dans nos réservoirs pour la consommation". Cette année, les météorologues mauriciens se veulent rassurants. Un épisode pluvieux est attendu d’ici trois à quatre semaines.

L’évaporation et les fuites


À Maurice, comme chez nous, l’essentiel de l’eau potable distribuée aux consommateurs provient des nappes phréatiques. Une partie est également puisée dans les réservoirs. Ces stocks souterrains et aériens diminuent ou se rechargent un peu moins vite tous les ans.

Par ailleurs, entre l’évaporation des réserves à ciel ouvert et les fuites sur un réseau de tuyaux vétuste et mal entretenu, ce sont des centaines de litres qui n’arrivent jamais au robinet.

Cette perte et ces sécheresses répétées ont des conséquences sur le coût de la vie. L’eau devenant rare, son prix augmente. Cette hausse est répercutée par les entreprises et les maraîchers sur le prix de vente des produits.

Raisonnablement optimiste pour cette fin d’année


Le Water Resources Monitoring Committee, dirigé par Lomush Juggoo, se réunit régulièrement pour analyser la situation. L’examen des réserves et les prévisions météorologiques invitent à la prudence.

Normalement, ce "printemps austral" ne devrait pas être aussi sévèrement sec que l’an dernier, cependant les autorités envisagent tous les scénarios pour anticiper les risques.

La priorité explique le directeur de la WRMC, "est bien entendu donnée aux ménages. Nous nous efforçons de prolonger la disponibilité de l’eau autant que possible". Par ailleurs, il demande à la population de se montrer économe : "J’incite vivement la population à utiliser l’eau de manière responsable, car nous entrons dans une période sèche. De plus, j’encourage chacun à collecter l’eau de pluie pour des usages autres que la consommation, comme l’arrosage et le nettoyage".