Ziskakan enchante les scènes réunionnaises et mauriciennes depuis 45 ans. Le simple groupe de musique est devenu au fil des ans, l’un des ambassadeurs de la culture créole. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si Gilbert Pounia et ses fidèles musiciens étaient à l’île Maurice, vendredi et samedi dernier.
Il devait partager la scène avec Dev Virahsawmy, mais l’auteur de "La Sours" s’en est allé. Ces simples rendez-vous musicaux sont devenus, pour l’occasion, des hommages.
Au cours d’une longue et passionnante interview de L’Express de Maurice, l’artiste partage sa lutte pour le créole et la créolité, un combat qu’il embrassait avec le poète et militant Dev Virahsawmy. Il revient sur leur volonté d’unir les deux îles pour valoriser cette culture commune.
La source de son combat
Fin observateur de la société, l’éducateur croit profondément aux valeurs créoles pour fonder un avenir commun plus attentif et respectueux : "Pour sortir de la mondialisation, faut croire dans la créolisation. J’y crois depuis que j’ai découvert Edouard Glissant. La créolisation passe par l’école. L’enseignant enseigne, mais il faut des éducateurs formés pour accompagner les jeunes. Ils seront parents un jour. On habite des îles, si on ne fait pas attention, demain cela peut devenir une poudrière."
Curieux de tout et des autres, Gilbert Pounia souhaite s’inspirer de la réussite des "Francofolies", il aimerait proposer aux artistes de la zone, voire d’autres îles, un festival : "Si on dit que le monde devient créole, il faut créer les "Créolofolies". Il ne faut pas se laisser acheter par des discours attrayants. Je ne suis pas un révolutionnaire, un rebelle. Je suis un rêveur."