Maurice : Gilbert Pounia enchante la scène de Caudan Arts Centre

Gilbert Pounia en concert à l'île Maurice. L'occasion pour l'artiste d'évoquer son engagement permanent pour la langue, la culture et les traditions créoles
C’est un artiste incontournable à la Réunion ! Gilbert Pounia, défenseur infatigable de la langue et de la culture créole, était sur la scène de Caudan Arts Centre les 10 et 11 novembre 2023. Le public a répondu présent et découvert ou redécouvert la poésie de Ziskakan. Un musicien qui est, et restera, engagé pour la culture créole !

Ziskakan enchante les scènes réunionnaises et mauriciennes depuis 45 ans. Le simple groupe de musique est devenu au fil des ans, l’un des ambassadeurs de la culture créole. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si Gilbert Pounia et ses fidèles musiciens étaient à l’île Maurice, vendredi et samedi dernier.

Il devait partager la scène avec Dev Virahsawmy, mais l’auteur de "La Sours" s’en est allé. Ces simples rendez-vous musicaux sont devenus, pour l’occasion, des hommages.

Au cours d’une longue et passionnante interview de L’Express de Maurice, l’artiste partage sa lutte pour le créole et la créolité, un combat qu’il embrassait avec le poète et militant Dev Virahsawmy. Il revient sur leur volonté d’unir les deux îles pour valoriser cette culture commune.

La source de son combat


Fin observateur de la société, l’éducateur croit profondément aux valeurs créoles pour fonder un avenir commun plus attentif et respectueux : "Pour sortir de la mondialisation, faut croire dans la créolisation. J’y crois depuis que j’ai découvert Edouard Glissant. La créolisation passe par l’école. L’enseignant enseigne, mais il faut des éducateurs formés pour accompagner les jeunes. Ils seront parents un jour. On habite des îles, si on ne fait pas attention, demain cela peut devenir une poudrière."

Curieux de tout et des autres, Gilbert Pounia souhaite s’inspirer de la réussite des "Francofolies", il aimerait proposer aux artistes de la zone, voire d’autres îles, un festival : "Si on dit que le monde devient créole, il faut créer les "Créolofolies". Il ne faut pas se laisser acheter par des discours attrayants. Je ne suis pas un révolutionnaire, un rebelle. Je suis un rêveur."