Maurice : un internaute incarcéré, le second arrêté pour propos racistes sur le net

Deux internautes interpellés par les forces de l’ordre mauriciennes pour avoir commis des écrits à caractère raciste sur Facebook. Le premier a été incarcéré, le second est en garde à vue. Ils sont accusés de vouloir provoquer une guerre civile.
Le gouvernement mauricien surveille les réseaux sociaux comme le lait sur le feu. L’an dernier déjà, une femme de 60 ans avait été interpellée et incarcérée pour avoir osé publier des écrits infamants contre le Cavadee (Ndlr : fête traditionnelle tamoule).

Cette fois, la brigade de la Cybercrime a frappé fort en procédant en début de semaine à plusieurs interpellations d’internautes suspectés d’avoir publié des écrits à caractère raciste sur Facebook.
 
Profanation d'un lieu de culte

L’affaire débute au Temple de Camp-Diable le 4 Septembre 2015. Le lieu de culte est profané par deux vandales qui détruisent des statuettes indoues.
Cet incident, très grave, va donner lieux à un affrontement communautaire via Internet.
Les deux hommes, âgés de 26 et 27 ans visés par les services judiciaires de l’île sœur, auraient tenu des propos jugés racistes sur leurs pages Facebook. Le « plus âgé » a été incarcéré, mardi, le « plus jeune » sera présenté à la cour suprême dans la journée. Les deux « cybers criminels » sont accusés de vouloir provoquer une guerre civile.

Les responsables religieux appellent au dialogue 

Les membres du conseil des religions de l’île Maurice tentent d’apaiser les esprits. Pour le père Philippe Goupille, président de l’association : « la paix est comme une plante endémique. Nous l’avons reçue des générations passées. On doit l’entretenir, la préserver, l’arroser, la mettre au soleil. Autrement, elle risque de disparaître ».
Tous souhaitent que le dialogue soit rétablie entre les différentes composantes de la société afin d’éviter que cette situation dérape et devienne ingérable.
 
Les internautes se mobilisent 

Depuis, la mise au jour de cette affaire, les internautes mauriciens se mobilisent pour lutter contre les propos racistes et multiplient les postes positifs. Les plus doués se sont lancés dans la création d’images patriotiques réunissant la nation sous son drapeau quadricolore. Parmi les nombreux commentaires relevés sur le mur de la « haine », ce contre poids en créole : « Nu pli gran risess se nu larmoni social, pa rent dan piez kominal. Mauritius one nation, one heart, one love »…

Une création faisant penser à Je suis Charlie