Maurice : la faune et la flore souffrent du changement climatique

Le cardinal de Rodrigues est sauvé. Reste à savoir s'il survivra au changement climatique
L’île sœur occupe la troisième place, dans le monde, des pays dans lesquels la flore est la plus menacée de disparition. Sur ce podium, nos voisins sont devancés par Sainte-Hélène et Madagascar. Le rapport du State World’s Trees estime que 57% de la faune endémique a disparu en 50 ans.

L’avenir de la nature est suspendu à l’évolution du climat et des bouleversements climatiques. Les dirigeants de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) se veulent optimistes. Ils constatent les dégâts, mais œuvrent pour préserver l’existant, tout en soulignant que leurs actions dépendent aussi d’une limitation de la hausse des températures.

Ce point, essentiel, étant hors de leur champ d’actions, le directeur de la MWF, Vikash Tataya a expliqué à L’Express de Maurice, la ligne partagée par tous les acteurs mauriciens qui tentent de sauver l’environnement : "Nous faisons des projets pour les 100 prochaines années. C’est une vision à long terme certes, car il n’est pas évident de sauver la nature d'ici à dix, voire 15 ans. Il y a eu trop de dégradation au cours de ces 400 dernières années."

Les reptiles en danger d’extinction

Des grosses cateau verte de l'île Maurice ont élu domicile dans les forêts de La Réunion

La sauvegarde de la flore est intimement liée à celle de la faune. Quand, les plantes sont préservées, les locataires à plumes, à poils et écailles sont protégés.


Les associations qui travaillent avec le MWF s’inscrivent dans le Plan national de sauvegarde la biodiversité : "Notre travail est technique. Nous trouvons un moyen pour conserver et restaurer les forêts et les habitats. Cela, en nous aidant des policies déjà existantes, comme le National Biodiversity Strategy and Action Plan, ou encore la Protected Area Network Exploitation Strategy."

Si le pigeon des mares, la grosse-cateau-verte, le cardinal et la chauve-souris de Rodrigues ont été sauvés d’une disparition qui semblait inéluctable, de nombreux reptiles endémiques ont déjà disparu, d'autres sont dans liste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

La dégradation de l’environnement est-elle inéluctable ?

Les raies, les requins, les coraux disparaissent des océans à une vitesse très inquiétante

Les crues soudaines, les hivers trop doux, les étés trop chauds, les sécheresses, le blanchiment des coraux sont autant de signaux qui devraient nous alerter, explique Fabiola Monty au journal Le Mauricien, chercheuse à l'université de Port-Louis,(pôle de recherche biodiversité, écologie et conservation insulaire tropicale).

Depuis 50 ans, la biodiversité est en souffrance. 70% de la faune sauvage a déjà disparu. En Amérique du Sud, 94% des espèces sauvages sont en déclin. En Afrique, la population d’éléphants a chuté de 86% et dans les océans, les derniers chiffres sont alarmants. Les populations de requins et de raies ont diminué de 71% et 50% des coraux sont morts.

La vie des générations futures dépend de la nature que nous parviendrons à préserver. L’efficacité des actions individuelles et locales est conditionnée par les décisions internationales et les réductions de gaz à effet de serre.