La modernisation des infrastructures pour faciliter les déplacements des citoyens ne fait jamais l’unanimité ! À Maurice, comme dans tous les pays du monde depuis des centaines d’années, la création d’une nouvelle artère, d’une voie ferroviaire ou d’une ligne de métro implique la disparition des structures existantes.
L’argent peut éventuellement atténuer le sacrifice de son bien, mais quand la somme proposée est ridicule et qu’il est question d’un bâtiment historique, où d’un lieu de culte, les discussions se tendent. La Famille Atchia est confrontée à ces deux maux, nous apprend Défimédia.
La scierie des frères Atchia n’est pas uniquement une ancienne société, mais elle est le symbole du dévouement de Major Atchia à la communauté.
Avec l’aide de son frère, ce visionnaire "Géotrouvetout", a soutenu et œuvré pour le développement de Rose-Hill.
Une mosquée et l’électricité, entre autres
Le nom d’Amode Ibrahim Atchia (né en 1868) est sur toutes les lèvres de sa communauté quand il entreprend la reconstruction de la mosquée, suite au passage d’un cyclone en 1892. Il a 24 ans !
Six ans plus tard, avec l’aide son frère Hossen, ils endiguent la rivière et construisent la première centrale hydroélectrique de l’île Maurice.
En 1915, ce passionné de sciences et de nouvelles technologies ouvre la première salle de cinéma. En 1930, il ouvre le Cinéma des Familles à Port-Louis, puis le succès faisant, des succursales sont inaugurées à Rose-Belle, Mahébourg et Flacq.
L’homme va également apporter chez nos voisins les constructions préfabriquées avant que cette technologie ne soit en vogue, sans oublier la création d’éoliennes pour produire de l’électricité 50 ans avant qu’elles ne fleurissent en Europe.
La scierie Atchia se trouve sur le tracé du métro, mais doit-elle disparaître ?
Avec le temps, Rose-Hill est devenue la banlieue « dortoir », de la capitale. Située au Sud-Ouest, cette ville bénéficie de toutes les commodités, mais les principales entreprises sont domiciliées à Port-Louis.
Le métro, transport en commun moderne, aurait sans doute enthousiasmé Major Atchia (dcd en 1947), cependant de nombreuses voix demandent que la "scierie" soit épargnée. Elle représente bien plus qu’en bâtiment : "C’est aussi un devoir de mémoire envers les ancêtres qui ont acquis des terres pour leurs descendants. Toute spoliation, ou vol, ou acquisition obligatoire par l’Etat, provoque immanquablement des blessures qui se referment difficilement. Et les descendants du Major Atchia vont longtemps devoir porter cette atteinte à leur histoire familiale", conclut Radio One.