Maurice : le détenu a été frappé à mort

L'autopsie du corps de Jean-Caël Permes a confirmé la thèse criminelle. Le délinquant, incarcéré pour avoir endommagé volontairement un véhicule de police, a été retrouvé mort dans sa cellule, ce mardi à 19h. Son corps portait de nombreuses traces suspectes. Les gardiens ont été entendus.
L'enquête de police sur les circonstances de la mort de Jean-Caël Permes, mardi soir, dans sa cellule de La Bastille à l'île Maurice s'annonce délicate. Les inspecteurs ont procédé, dès hier mercredi, aux premières auditions des gardiens qui étaient en service le soir du mardi 5 mai 2020 écrit L'Express de Maurice.

L'affaire est à la une de tous les médias mauriciens. Permes était suspecté d'être un trafiquant de drogue. Sur sa page Facebook, il s'affichait volontiers en chef de gang et partageait une vidéo de jeunes fumant de "la chimique". Ce père de trois enfants, âgé 29 ans, était considéré comme l'un des hommes de main d'un certain John Brown. Il était connu depuis longtemps par les forces de l'ordre et la justice.
 

Gardiens de prison et détenus suspects 


Désormais, cette affaire embarrasse l'administration pénitentiaire, la police et la justice. Jean-Caël Permes, délinquant déjà incarcéré à La Bastille, s'était plaint, l'an dernier, lors de son précédent séjour d'être la victime de mauvais traitements. Il avait eu des mots avec le directeur. 

La police sera la cible de rumeurs, si elle ne parvient pas à élucider ce crime. Permes était en détention provisoire depuis le 16 mai pour avoir dégradé un de leur véhicule. Enfin, la justice, est obligée d'apporter des réponses sous peine d'être accusée de vouloir masquer "la vérité".
 

Une lente et inexorable descente 


Ce dossier a pour toile de fond une "guerre" entre deux gangs mauriciens spécialisés dans la vente d'héroïne et de chimique. Sous le sable des plages de l'île sœur, la drogue circule. Un fléau pourtant sévèrement réprimé par des dizaines d'années de prison. 

Ion News précise que la victime, fichée depuis son plus jeune âge a glissé doucement de la simple délinquance (agressions, cambriolages ou vols à l'arraché) vers le trafic de stupéfiants. En 2015, il s'est éloigné de son présumé mentor pour s'imposer comme le caïd de la vente de drogue dans la cité Sainte-Claire à Goodlands. Cette émancipation est à l'origine d'une dérive armée et violente. Reste à trouver à qui profite le crime ? Ce ne sera pas simple.